Description
Sa première fois relate des drames dramatiquement ordinaires, ainsi que leurs conséquences fréquentes, insidieuses et délétères, y compris au long cours.
Qu’il s’agisse de sévices sexuels, de violence, de désertification affective ou relationnelle, de déglingue ainsi que de conduites auto-destructrices.
Cet ouvrage aborde ces sujets sur un plan subjectif en tant qu’il est une biographie, un vécu réel et profond, ainsi que sur un plan objectif par l’intermédiaire des différentes statistiques et informations incluses, émanant d’études socio-démographiques, épidémiologiques, médicales, légales…
« Elle n’était que sourire, cette petite fille qui venait d’avoir tout juste 13 ans, collégienne toujours très joviale, très avenante. Elle trouvait de quoi rire de tout et de rien, elle s’en allait avec aisance vers les autres. Elle pensait avec une grande sincérité que dans chaque personne se trouvait du bon, que personne n’était fatalement mauvais.
Pour elle, tout le monde était bon, à des degrés divers, peut-être, mais elle en était profondément persuadée. Elle pensait aussi qu’il ne fallait jamais cesser de rêver, ô grand jamais ! Que même grand il fallait toujours conserver précieusement son âme d’enfant, si prompt à s’émerveiller, à découvrir, comme si tout n’était qu’une aventure ; qu’il fallait la conserver comme si c’était une inestimable relique. Un phare.
Elle grandit avec des parents divorcés et des liens familiaux qui allaient en s’effilochant irrémédiablement, ces lambeaux semblaient s’entremêler, s’étrangler les uns les autres, et, de fait, elle dut porter cette incompréhension qui la dépassait ainsi qu’une tristesse muette, et ce en dépit – et à cause – de son jeune âge.
Aussi loin qu’elle se souvienne, elle a grandi avec son frère E. de 2 ans son aîné et de sa petite sœur qui n’avait que quelques mois.
Confrontée à cette histoire familiale – si banale finalement, elle ressentait comme un besoin d’évasion, or, ce besoin de partir loin de tout ce qui l’encombrait, la pesait, l’éreintait au quotidien ; elle a grandi comme elle a pu, avec un père absent les trois quarts du temps, une mère démissionnaire sans éducation, sans limites, sans repères, son foyer était une taupinière. Elle faisait ce qu’elle voulait… ou plutôt ce qu’elle pouvait… et à cette époque elle trouvait cela naturel si l’on peut dire.
Elle a connu très tôt, les soirées alcoolisées et les drogues ; peut être beaucoup trop tôt, mais ça elle ne le réalisait pas, elle ne le pouvait pas. »