Mon but est de donner des clés, de délivrer des messages, à travers le Tarot, qui ouvre une voie spirituelle, ou ésotérique, ou tout simplement une autre façon de trouver, de se trouver.

Mais ce langage est souvent hermétique pour certains.
C’est pourquoi ce recueil de mini-contes a pour vocation de le rendre plus accessible, en faisant vivre les symboles, afin de mieux intégrer leurs puissances.

Je vous propose un voyage parmi les vingt-deux Arcanes majeurs du Tarot de Marseille, en revisitant les archétypes de chaque carte, loin des clichés, à travers des petites histoires qui vous aideront à apprivoiser leurs secrets, afin de mieux vous les approprier.
Une nouvelle approche plus ludique et poétique, qui s’adresse autant aux curieux qu’aux initiés, pour développer son intuition, et établir des ponts entre ses ressentis et la réalité. Le conte nous reconnecte à notre âme d’enfant pour nous aider à lâcher prise.

Extrait

11. LA FORCE

Drôle de béret vissé sur la tête, qu’elle a bien pleine et bien faîte, Antoinette est stupéfaite !

Été comme hiver, au taquet dès cinq heures, elle s’affaire entre les bêtes et les terres. Pas de répit pour Antoinette depuis qu’ils ont tous filé faire la fête à la ville où tout fait peur.
Elle est restée là, derrière les roseaux, dans la ferme déserte, toujours debout, résistante à tout, aux dettes comme au vent qui rend fou.

Mais ce matin, la belle en perd son latin.

Où sont passées les poules, la brouette qui roule et l’eau du puits ? Plus de pomme dans le verger ni de blé dans les greniers ! Toutes les récoltes de l’année ne sont que cendres et fumée !

Il ne lui reste ni plus ni moins qu’un miséreux tas de fumier, et ses grands yeux bleus pour pleurer.
Antoinette n’est pas une mauviette, quand la colère lui monte au nez, c’est, courageuse, et décidée qu’elle s’engage à régler ses comptes avec les auteurs de ce sale coup, fort annoncé par les corbeaux, soit dit en passant.
Ce sont sans doute les Frères Costaud, suppôts du Maire et Mange-mégots, qui lorgnent sur son exploitation, pour y bâtir des parcs à cornichons et des usines à pollution.