Ce livre n’a pas pour but de relater la vie d’une victime mais au contraire de comprendre comment la manipulation se mets en place et pourquoi il est si compliqué de s’en extraire. Dans ce récit on peut observer comment les différentes situations s’orchestrent, comme si tout était fait pour que Manon, femme indépendante, se trouve enfermée psychologiquement dans les rouages du manipulateur. Par ses analyses et ses réflexions, sur les évènements qui jalonnent son parcours, on saisis les enjeux personnels qui guident ses choix. Ce roman-témoignage permet de constater qu’il n’y a pas de hasard et que l’on peut tirer du positif de toute expérience, dés que l’on accepte que l’on a le choix. C’est en effet, le regard que l’on pose sur la situation, la position que l’on s’attribue et les options choisies qui créent la suite de l’histoire. Cela est parfois long et difficile mais pourtant essentiel pour éviter la récurrence des situations.

Je propose de mettre les noms de ceux qui acceptent de m’aider à réaliser ce projet, dans les remerciements de ce livre.

Extrait

Alors que je suis dans mon lit en pleine lecture, j’entends la porte s’ouvrir et Jérôme qui râle. Je ne perçois pas ce qu’il dit, mais au poids de chacun de ses pas je sais qu’il est saoul. Lorsqu’il arrive à peu près à la moitié de l’escalier, enfin, je pense, je l’entends crier « T’es où ? » « A mon âge plus de sexe, hors de question !» « Salope !». Instantanément, j’éteins la lumière de ma chambre, je saute de mon lit et je me colle contre le mur dans un recoin arrondi de la pièce. J’ai la chance de pouvoir profiter de la disposition de la pièce qui est atypique, je retiens mon souffle, je sais que si il n’avance pas jusqu’au lit, il ne me verra pas.

Je me dis que si il entre je passerais par la fenêtre ouverte qui donne sur le bacon d’où je pourrais rejoindre sa chambre ou le couloir. Ses pas, qui s’approchent m’en dit long sur son état, il est très très saoul… Il ouvre la porte violemment en criant « Allez hop ! », il allume la lumière et ne me voit pas, mon cœur cogne si fort que j’ai l’impression qu’il peut l’entendre, il grogne, referme la porte « Elle est où cette salope ? ». Il ouvre la porte qui donne sur le balcon « T’es où ? ». Je suis collée au mur, si je pouvais je m’intégrerais dedans, je suis en apnée, mais heureusement il ne sort pas. Il claque la porte, le bruit de ses pas dans le couloir s’arrêtent. J’attends, le silence m’inquiète : qu’est-ce qu’il fait ? Il est où ? Au bout de plusieurs minutes qui me semblent une éternité, j’entends ses pas, puis l’ouverture d’une porte. « Où elle est cette conasse ? Ça va pas durer comme ça ! Ma femme doit être dans mon lit ! ». Au son de sa voix, je sais qu’il est dans sa chambre, mais je ne bouge pas, tous mes sens sont en éveil pour pouvoir agir en fonction de ce qu’il va faire. »