Cet ouvrage, lève le voile sur certains aspects peu connus de la guerre de 14-18 – au moins à ses débuts –
Dans notre temps où des ostracismes stupides frappent des gens du fait de leur origine, il montre que cette attitude, hélas, s’enracine, loin dans le temps historique et a frappé souvent des habitants de notre pays.
Il fait partie d’un ensemble d’actions dont l’ambition est de mettre à jour les mécanismes sournois du nationalisme qui manipule les opinions.
Il est l’un des maillons de travaux visant à réhabiliter les soldats du Midi injustement accusés de lâcheté. Il prend place aux côtés d’une pièce de théâtre qui sera jouée 110 fois partout en France par le théâtre de la Méditerranée de Toulon, de la préparation de l’édition de la correspondance complète d’un soldat de Marseille, de l’organisation d’expositions, de nombreuses conférences, d’une gigantesque base de données en consultation libre et rapide regroupant tous les morts de 14-18.

Extrait

– » Et nous, nous, à Draguignan, nous fréquenterions ces officiers allemands prisonniers sur parole, nous les dorloterions, il parait même que certains élus les recevraient à leur table « 
– » Je ne comprends pas. Je n’y comprends plus rien. Tout ça est faux, archi-faux. « 
– » Comment ? Vous ne comprenez rien ? Mais tout ça est de votre faute ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire de procès-verbal, de cartes postales. Qui est cette femme ? Mais qu’est-ce qui vous a pris de l’envoyer au tribunal ? Il y a sur ce bureau vingt lettres anonymes, demain, il y en aura cinquante, après demain deux cents, que leurs auteurs signeront sans crainte. Il faut faire quelque chose Gersaillon. Vous allez, pour cet après-midi, me faire un rapport détaillé sur cette affaire de cartes postales. Et vite ! Où vous sauterez ! Oui, oui, parfaitement, vous avez bien entendu, vous sauterez « 
Il conclut.
– » Vous pouvez tout emporter, les lettres, les journaux, et n’oubliez pas : hop, vous sauterez ! « 
Pendant dix jours, une pluie de lettres s’abattit sur les officiels de la ville.
À la Mairie, comme à la Préfecture, on classait le courrier en deux tas, lettres anonymes d’un côté, lettres signées de l’autre, en redoutant que la pile des lettres revendiquées ne surpassât l’autre.
Gersaillon prenait la peine de toutes les lire espérant découvrir quelques indices de l’origine locale de la manipulation.