Dans les années 1830, un écrivain publie les mémoires d’un vieux soldat de l’Empire, François Sebire, paysan Normand devenu aide de camp d’un général de cavalerie. Il nous fait partager ses souvenirs, ses secrets et ses émotions. Les paroles sonnent comme un testament pour les générations futures.
2020, une journaliste parisienne récupère et lit un exemplaire de la biographie. Elle fait rapidement le lien entre une anecdote y figurant et un tableau qui se trouve devant ses yeux. Il s’ensuit une enquête minutieuse qui, de surprises en rebondissements, va nous tenir en haleine jusqu’à l’épilogue.
D’un chapitre à l’autre nous changeons d’époque, d’histoire et de personnages sans s’écarter du fil conducteur.

Extrait 1

Nos regards se croisèrent puis se fixèrent un morceau de seconde. Nous venions de comprendre deux choses : une drôle d’histoire allait devoir être éclaircie, et point essentiel nous allions devenir des concurrents. Lequel des deux journalistes, le local ou la parisienne, saurait investiguer avec efficacité, précision et doigté pour trouver les bons indices menant à la solution et mettant en haleine les lecteurs pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Je ne savais pas répondre à cette réflexion mais ma détermination était totale. Intuitivement j’avais détecté le scoop, maintenant j’avais deux preuves que mon cerveau était en forme ! Je tus bien évidemment l’existence du sms à Philippe. C’était ma longueur d’avance ! Pour l’instant, elle ne me menait nulle part.

Extrait 2

« Stèle érigée par François Sebire , commune de Berjou (61).

Un silence tout juste dérangé par le chant du vent du Nord suivit les paroles de l’Empereur. Un silence court et intense, percutant, me permettait de regarder notre chef à tous. J’étais plus dans la contemplation que dans la visualisation, momifié par l’instant.
– Votre Altesse, le Capitaine Sebire, mon aide de camp, est un soldat valeureux et un instructeur intransigeant. Il mérite les honneurs.
Mes mains tremblaient, mes tempes étaient douloureuses du fait des coups qu’elles recevaient à chaque battement du cœur.
– Capitaine présentez-vous !
– Capitaine Sebire, aide de camp du Général Vialannes votre Altesse.
– Quels sont vos faits d’armes, Capitaine ?
– Je suis un vieux soldat, j’ai fait toutes les guerres de la Révolution, les plus grandes batailles, j’ai écorché et tailladé bien des Anglais et des Autrichiens. A Marengo, j’étais de ceux qui ont repoussé les Autrichiens jusque très tard après la bataille. Mon sabre a été précis et implacable. J’ai fait face à dix ennemis, seul, je les ai laissés sur le champ, anéantis. Ils m’ont blessé à la jambe et au bras mais ne m’ont pas atteint.
– Capitaine, vous faites honneur à la cavalerie, à notre armée et à notre patrie.
L’Empereur fit avancer son cheval près du mien, nous étions alors côte à côte. Il posa sa main sur mon cœur.
– Vous êtes maintenant chevalier de la légion d’honneur.
– Je vous remercie, votre altesse, je ne suis pas fâché que cela m’arrive !