« Te Araroa : 1830 kilomètres à pied à travers la Nouvelle-Zélande. »

Au début de l’aventure, je ne savais pas réellement pourquoi écrire. Je revenais d’Amérique du Sud où j’étais allé faire de l’alpinisme et un ami avait fait le récit de toutes les journées et de toutes nos ascensions. J’avais trouvé cela très bien. Mais je ne savais pas quel pouvait être le but par la suite, ni ce que je pourrais en retirer.

J’ai donc commencé tout simplement à écrire tous les jours. J’y ai pris de plus en plus de plaisir. L’intérêt d’avoir écrit chaque journée à chaud est d’avoir un récit brut retranscrivant les émotions du moment, sans filtre.

Je fais aujourd’hui appel à vous pour réaliser ensemble ce projet d’édition. Je vous propose de contribuer à la naissance d’un livre et de devenir des partenaires pour cette création. Votre nom en tant que contributeur sera présent dans le livre et vous recevrez le livre en avant-première !

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Projet terminé

 

L’espace-temps prend une toute autre dimension lorsque vous marchez entre huit et quatorze heures par jour, sous la pluie, le soleil ardent, les nuages, avec pour seule réalité, marcher, manger et dormir. Einstein l’a écrit, l’espace-temps est déformable et nous en sommes pleinement conscients ici.

Rapidement, nous perdons la notion des jours. Nous ne savons plus si nous sommes mercredi ou dimanche et cela ne nous importe peu. Nous nous synchronisons avec le soleil qui sera le chef d’orchestre quotidien. Il nous dit quand nous lever, nous coucher, marcher et dormir. Il impose son rythme, nous le suivons volontiers pour nous sentir en harmonie avec lui. Les journées, les heures, les minutes et les secondes prennent un tout autre sens. Les jours de marche passent très vite et pourtant l’impression d’éternité est présente constamment. Les journées se transforment en secondes avec pour seuls souvenirs, des images, des sensations, des visages, des discussions. Les secondes se transforment en heures par mauvais temps, dans de grosses difficultés où lorsque le plaisir vous a quitté, vous ne savez pour quelles raisons. Il n’est plus là et commence alors ce cheminement connu de tous les marcheurs : pourquoi je m’inflige cela ? Cela a-t-il un sens ? Cela m’est-il bénéfique ? Cela profite-t-il aux autres ? Souvent, vous vous retrouvez face à des contradictions absurdes et des chemins sans issue.

Il en est de même pour les longueurs, les distances. « Un mètre, c’est un mètre » ai-je entendu à maintes reprises. Et pourtant… certains kilomètres défilent sans même que vous puissiez les retenir, ni les savourer. Ceux-là qui passent trop vite, s’écoulent sans vous attendre, vous aimeriez qu’ils durent l’éternité.
Quand d’autres sont là, vous égratignent, vous écorchent à vif. Ils sont douloureux, ne vous lâchent pas, vous vous sentez comme prisonnier. Ils vous enferment et petit à petit vous n’imaginez plus de fin à cela. C’est aussi une réalité qu’il faut apprendre à combattre.

Toutes ces perceptions complètement distendues nous font perdre toute notion de temps et de réalité et c’est aussi cela qui nous plaît. Nous avons l’étrange sensation de vivre dans un monde parallèle, de liberté pour une poignée de secondes précieuses.

Chaque jour du récit a été écrit le soir même, au moment de préparer le campement. Cela permet de relater au plus près tous les sentiments qui nous animaient sans trahir la réalité.

L’intérêt du livre, est de se rendre compte, que comme chaque jour de la vie quotidienne, il y a des hauts et des bas. Il faut juste continuer chaque jour à avancer malgré les difficultés rencontrées qui peuvent paraître insurmontables. Tout le monde se retrouve dans ce genre d’aventure.

Extrait

Jour 1 (10 novembre 2018) Du phare de Cape Reinga à Bluff Campsite – 46 km (46 km)

Nous décidons de nous lever vers 6 h du matin. Ma nuit a été agitée à cause de mon ami l’opossum. Nous avalons un capuccino chaud quelques gâteaux et nous nous mettons en route vers le phare du Cape Reinga dans un brouillard épais et sous un vent généreux. La météo nous aurait-elle menti ?

La vue depuis le phare est néanmoins magnifique. C’est le point de rencontre entre l’océan pacifique et la mer de Tasman. À ce niveau-là, elle est agitée et les Maoris disent qu’elle danse. Le spectacle est beau. Nous partons en direction de la 90 Mile Beach. La fameuse plage que tous les randonneurs du Te Araroa Trail redoutent (la longueur, la monotonie, le soleil, marcher sur le sable mou, les ampoules, font de cette plage un enfer).

Les premiers kilomètres avant de la rejoindre sont beaux. Alternant entre plage et petits fourrés. Nous trouvons les premiers balisages : les triangles orange qui devraient nous accompagner quelque temps.
Nous rejoignons la grande plage après quelques heures. Elle semble sans fin. Vu d’en haut tout semble sublime.
Nous entamons la marche. Après une trentaine de kilomètres, nous arrivons à hauteur d’un couple. Un homme, une femme. L’homme semble souffrir de marcher dans le sable sous le soleil presque au zénith.

Nous trouvons une mandarine sur la plage. Une aubaine, un cadeau de Dieu. Nous nous empressons de la manger. Quelques kilomètres plus loin, nous trouvons une seconde mandarine. Est-ce une piste ? Pourquoi trouvons-nous des mandarines sur la plage ?

Nous sommes à 4 kilomètres de l’objectif du jour. Une petite île avec un campsite en face (les campsites sont des campings très sommaires en Nouvelle-Zélande. Il y a de l’eau, non potable, souvent et un endroit pour poser la tente). Nous y arrivons et trouvons une jeune kiwi du nom de Courtney et une Belge de 66 ans en pleine force de l’âge : Marie.

Nous sommes fatigués après ces 46 km. Nous allons manger puis nous coucher.

  • Les étapes de création

    Mon objectif est d'atteindre 990 € de pré-ventes afin de rendre possible la réalisation des maquettes, la correction, l'impression et la promotion. C'est pourquoi je fais appel à vous, auteurs, lecteurs et amoureux des mots ! Votre précommande permettra à mon projet de devenir réalité grâce à une équipe de professionnels. Votre appui me sera précieux et vous recevrez vos contreparties dès la fin de la campagne.