Il arrive de faire de mauvaises rencontres. Vous savez de celles qui changent une vie.
Elle est sa mauvaise rencontre. Après celle-ci, il n’a qu’une obsession : Simon veut sa dose. Elle est nocive, mortifère, délétère, peu lui importe.
D’abord, il y a le manque. Qu’elle soit là ou pas. Engluée dans sa peau. Puis la remise en question. Constante. C’est son héroïne…
Elle ne le quitte plus, l’envie de s’en délivrer, mais de quel côté du barillet ?
Une frénésie amère, une souffrance incrustée, une soumission affichée.
Tantôt elle le transporte, tantôt elle l’écrase. Au gré de ses humeurs.

Simon est drogué, jusqu’à l’os. Sa femme, sa Violaine, sa dose, sa raison de vivre.

Toxiques c’est l’histoire de Violaine, qui gangrène, corrompt. Mais aussi de son entourage qui favorise la diffusion lente de son poison. Violaine c’est une voisine, une mère, une collègue, une sœur.
Si vous connaissez une Violaine et que vous avez une once de bon sens, fuyez, maintenant.

Extrait

Il vit s’approcher la déesse, elle se dirigeait vers lui ou peut-être vers les toilettes près desquelles il cuvait. Son attention fut tant happée par la belle qu’il ne sentit pas le soudain haut-le-cœur qui l’assaillit et il gerba juste à côté d’elle. Il éclaboussa ses baskets de quelques gouttes.
Le monde autour se figea en même temps que la belle se transforma. Elle, contrairement à la planète, ne se réchauffait pas, un froid polaire irradia d’elle.

Elle baissa ses yeux sur la défroque saoule à ses pieds. Elle pointa son index vers lui et dit d’une voix suffisamment forte pour être très largement entendue.
« Toi, petit poivrot de mes deux, va chercher du papier dans les toilettes et essuie-moi ta gerbe contaminée de merdeux alcoolique »

Il se précipita dans les toilettes des filles, trop beurré pour se rendre compte que ce n’est pas parce qu’il cherchait de quoi nettoyer une dame qu’il avait accès aux WC femme.
Il se fit virer manu militari par deux nénettes survoltées. Ce qui ne l’empêcha pas de chopper des serviettes en papier au passage.

Lorsqu’il arriva devant l’effrayante et superbe créature, il mit un genou à terre, lui essuya sa basket et laissa choir le papier par terre. Quand il releva la tête, il retira une bague qu’il avait au petit doigt, lui tendit et il dit assez haut pour dégeler toute l’assistance qui n’avait pas bougé pour ne surtout rien rater de la scène. « Voulez-vous m’épouser ? »