Description
« Troublé par le souvenir de cet épisode lointain et proche à la fois, Éric s’était dirigé vers le jeune violoniste. À un moment donné, sans s’en rendre compte, il était tombé sur l’étui que Marco avait laissé ouvert à côté d’un buisson. Cela pouvait sembler anodin, mais pour Éric ce fut le deuxième indice déconcertant de la journée. En effet, l’étui lui sembla immédiatement familier.
N’en croyant pas ses yeux, l’ancien colonel n’avait pu résister à la tentation de vérifier ce qui était gravé sur la plaque en cuivre qui se trouvait sous la poignée de l’étui.
Pour ne pas se faire remarquer, il s’était baissé en faisant semblant de nouer ses lacets. Ainsi accroupi, il avait tiré vers lui l’étui grand ouvert, refermé le couvercle et lu le nom de Simeone Mantova gravé sur la plaque.
C’était le même nom qui se trouvait sur l’étui du Lupot qu’il avait saisi à Sophie le 20 septembre 1940 au moment de l’interroger.
Mein Gott ! s’écria-t-il en se redressant d’un coup, comme s’il avait été piqué par une vipère. À quelques mètres de lui, deux couples d’auto-stoppeurs s’étaient mis à danser sur l’air de Jealousy, le tango gitan que Marco avait entonné après la Paloma. »