Description
Avec Vous avez le droit de garder le silence, l’auteur met en scène un Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes, proche de la Marina de Villeneuve-Loubet. Cette maison médicalisée compose un panorama de personnalités troublantes, un univers de soignants et de soignés capables du meilleur comme du pire.
Construit comme une enquête journalistique, ce thriller se penche sur le crime sanglant d’un pensionnaire d’EHPAD qui pourrait avoir été commis par n’importe lequel des autres résidents ou des membres du personnel.
Est-ce l’œuvre d’un visiteur malintentionné, d’un psychotique disposant d’un sérieux mobile pour assassiner l’ancien homme d’affaires ?
Entre tueurs, pauvres bougres, et voleurs, la gendarmerie aura fort à faire pour dénouer cet imbroglio. Aucun des personnages sur lesquels les gendarmes enquêteront n’apportera spontanément sa contribution.
Sans que l’auteur l’ait voulu au départ, la crise du COVID 19 apporte ici un éclairage sur la fragilité de nos anciens, et vient tristement illustrer le drame des personnes âgées confinées en EHPAD.
« Le plus pénible, c’était bien sûr les odeurs, les portes de frigos qui se refermaient dans un claquement métallique, les larves et les coléoptères qui se répandaient et grignotaient les chairs en quelques jours.
Le personnel ne quittait jamais ses bottes, par peur de la contamination. À l’intérieur de la chambre froide réglée à une température constante de moins 16°, une demi-douzaine de corps préservés de la vermine et des bactéries gisait dans des caissons réfrigérés en attendant qu’on les dissèque.
Baignant dans un reliquat de moelle et d’excréments, un éventaire de scalpels, de marteaux et de scies de différents formats pour tronçonner, éclisser, perforer certaines parties de squelettes dégradées, jonchait les paillasses, comme l’antichambre d’un immonde abattoir.
On opérait parfois sur des victimes sans identité clairement établie. Souvent, il s’agissait de SDF, comme ce gars retrouvé à l’arrière d’une salle de concert à Antibes, bouffé par les asticots. Pas de papiers sur lui, aucune famille qui se manifeste. Le médecin l’avait quand même ouvert pour tracer l’ADN.
Formol et délabrement des tissus, on finissait par s’y habituer. Rien à voir avec les séries américaines. Ici l’autopsie ne se pratiquait pas en talons aiguilles, ni en s’envoyant des vannes de carabins à la figure.
La presse avait médiatisé les confessions de ce séminariste orthodoxe employé à la Morgue comme supplétif.
Fasciné par l’au-delà, et soucieux de la dignité des 3 500 dépouilles qu’il habillait tous les ans avant leurs obsèques, ce garçon éprouvait un réel penchant pour la nécrophilie. »