« Enfin, d’autres femmes et hommes, peut-être plus valeureux, seulement plus sages, ou encore plus chanceux, firent écho à ce chaos qui déferlait sur la population asiatique en évoquant cette légende. Ils trouvèrent plus judicieux d’enterrer à jamais cette si belle légende, bien que pensant qu’elle n’en était pas une…
Ils la firent passer pour une histoire invraisemblable, ou un conte empli de candeur, comme tout le monde, même ouvert d’esprit, se le répétait. Ils ne révélaient leur sincère tendance à y croire uniquement lorsque d’autres pouvaient l’entendre, l’interpréter, ou s’en imprégner, surtout au sein de leur descendance.
Ils préférèrent la subtilité de la cacher, face à l’opportunité d’une révolution qu’ils redoutaient par appréhension du mal qui pouvait s’abattre sur leurs familles s’ils prenaient cette initiative. Cette légende était devenue pour eux, avec les années, lointaine, ou du moins, c’est ce qu’ils préféraient laisser paraître.
Par fraternité envers leur progéniture, ils voulaient voir évoluer leurs enfants à l’abri de toute discorde et avec prospérité, même si celle-ci n’était finalement que bancale, semi-présente, à cause de l’oppression d’un tel gouvernement, plutôt que de révéler au grand jour leur croyance véritable, risquant d’ébranler tout semblant de sérénité.
Cependant, ils attendaient inconsciemment, dans le plus grand silence et dans le plus discret secret, le moment le plus propice et le plus sage pour cette transmission, pour accomplir leur tâche et acquérir les dons qui leur avaient été assignés à leur naissance… »