Ce livre est né d’un profond besoin de transmission. Il raconte, sous une forme romancée, la vie de ma grand-mère maternelle, inspirée de ses rares confidences, de photographies anciennes et de recherches généalogiques. À travers un style épuré, tout en retenue, ce récit fait entendre la voix d’une petite fille des années 1930-1940, marquée dès le début par des événements traumatisants qui façonneront toute son existence.

Pourquoi participer à cette aventure ?
Parce que cette histoire, c’est celle d’un silence brisé. Ma grand-mère n’a jamais pu mettre de mots sur son vécu, mais aujourd’hui, grâce à l’écriture — et à un peu de magie — je lui rends la parole. Ce livre donne une voix à tous ces enfants de l’Histoire que l’on n’a pas entendus. En soutenant sa création, vous contribuez à faire exister un témoignage unique et émouvant.
C’est aussi une manière de dire que nos blessures d’enfance, bien que silencieuses, résonnent encore aujourd’hui. Et qu’il est temps, peut-être, de les reconnaître.
Être en vie est un cadeau. Ce livre est un hommage à ce cadeau.

Pour qui ?
Ce récit s’adresse aux âmes sensibles de tous âges, à ceux qui aiment les histoires vraies, mais aussi à tous les tendres qui s’ignorent.

Mes inspirations littéraires
Annie Ernaux pour son regard lucide et pudique (La Place), Frédéric Dard pour l’intensité de ses émotions (Coma).
Une mémoire personnelle et universelle
Je garde encore en moi les souvenirs des étés à Saint-Mandrier-sur-Mer, chez ma grand-mère. Ces après-midis à rêvasser sur la plage, ou à dévorer des livres allongée dans la chambre du premier étage… Rien ne valait ces moments suspendus.

Et après ?
J’aimerais prolonger cette aventure avec l’histoire du père de ma grand-mère. Et qui sait… si ce livre pouvait devenir une bouteille à la mer, peut-être qu’un jour il retrouvera la trace des descendants de Jean, le frère de ma grand-mère.

« J’ai 9 ans.
C’est la première fois que je prends le train ! Les odeurs, le bruit des freins des locomotives, la bonne bouille du contrôleur avec sa petite casquette de travers. Il vient de crier un grand « Bonjour » comme si on était des personnes importantes. Ça me plait déjà.
La place près de la fenêtre est confortable et lumineuse. Impossible de rater tous les détails du petit périple. Je vais égoïstement me régaler de chaque instant.
Ça y est, le train démarre, et rien ne pourra plus l’arrêter. La locomotive fait un sacré baroufle, ça crisse, ça crie, j’avoue j’ai un peu peur sur le coup.
Papa nous regarde sans dire un mot. Mais le frangin gâche déjà tout, en réclamant d’aller faire pipi.
Papa lui a répondu sèchement : « Tiens-toi à carreau jusqu’à l’arrivée, et profitez du paysage on n’en a pas pour trois heures ». Le pauvre Jean s’est décomposé. Il bouillonne de rage et moi je me marre en esquissant un petit sourire discret en coin.
À l’arrivée à la gare de Paris, il n’y a personne pour nous accueillir chaleureusement.
Je marche à travers la foule avec ma peluche bien serrée sous le bras gauche, en tenant la main droite à mon Papa.
Il exagère, il me serre fort la main, comme une grosse pince de crabe, mais je me tais. »