Entretien avec Danielle Vioux – Neiges

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Mes premiers lecteurs m’ont fait des retours très positifs sur l’histoire et la qualité d’écriture. Une personne aurait souhaité plus d’explications mais ce mystère-même me tient à cœur en lien avec le sujet. Pour ma part je me dis que j’aimerais que cette histoire intéresse des producteurs ou réalisateurs de films. Je l’imagine assez bien en images… Des idées ? A suivre…

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

Ce livre est assez différent de ce que j’écris d’habitude. J’écris majoritairement pour le théâtre. Ceci est un roman. J’ai publié aussi deux autres romans et des nouvelles mais sur des thématiques autres (dystopies, histoires de relations, d’éducation ou de résilience). Cette fois-ci, j’avais envie à la fois d’explorer un genre (le roman noir) et d’exorciser ma difficulté à faire mourir mes personnages, tout en choisissant un milieu et une histoire qui ne font pas partie de mon univers habituel. Mais finalement on revient toujours à soi-même…Et voici comment la ville de Marseille a réapparu dans l’histoire avec ses contrastes, ses excès, ses passions. Non pas le Marseille pittoresque des traditions mais la ville d’aujourd’hui dans le monde d’aujourd’hui, avec cependant son histoire métissée faite de rejet et d’accueil, de méfiance et de générosité. Et puis en cours d’écriture je me suis rendue compte que finalement le thème était aussi la perte des certitudes, l’univers familier qui se dérobe, et cela, je pense, nous parle à tous à divers moments de notre vie. Parfois c’est l’occasion de reconstruire autre chose, parfois non.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

J’ai récemment publié aussi des nouvelles dystopiques (Quinze nuits) et un recueil de poèmes écrits en lien avec les photos de Philippe Ordioni (Itinéraire provisoire) dont quatre sont devenus des chansons grâce à Alexia Greco. De quoi aimerais-je traiter dans mon prochain roman ? Des gens, des relations familiales, des luttes féministes, de l’espoir qui résiste à tout, de la solidarité, du futur à construire avec la nouvelle génération…

Mais ce sera peut-être une surprise pour moi-même ! Je crois que le secret est là : Pour écrire, il faut écrire ! Partir d’un mot, d’un titre, d’une intuition, d’un échange avec d’autres. Tirer un fil, voir si ça marche. Se faire confiance. Ne pas se censurer ou se juger. Au fond, je suis persuadée que les histoires existent quelque part en dehors de nous et volètent paisiblement dans l’espace, nourries par la mémoire collective…Il ne nous reste qu’à trouver « notre » manière de les raconter à d’autres.