Entretien avec François Paermentier – Enfer & damnation

Entretien avec François Paermentier – Enfer & damnation

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

Ce fut un sentiment spécial à deux points de vue. 

Dans un premier temps, vous vous sentez honoré que le travail que vous avez réalisé pendant près d’un an soit en quelque sorte reconnu et apprécié par une maison d’édition. C’est encore appréciable quand vous partez sur le principe du J’envoie et on verra, car en soi, je n’avais rien à perdre, bien au contraire ! Puis il y a aussi le fait que le sujet ait aussi retenu l’attention de l’éditeur. Soyons clairs : je savais pertinemment bien que la politique – en particulier, la politique belge – n’est certainement pas le thème le plus sexy que l’on puisse choisir. Maintenir le lecteur accroché à l’intrigue est essentiel  mais il ne fallait pas pour autant le perdre dans les méandres institutionnels belges qui sont, croyez-moi, très complexes (rires). Je ne pouvais toutefois pas me permettre d’omettre ces aspects institutionnels et juridiques. Somme toute, il était nécessaure que ce soit un livre qui puisse être lu de tous et non uniquement par des spécialistes ou des personnes intéressées par ce genre de thème. J’ai donc dû chercher à romancer le monde politique tout en restant réaliste en y intégrant des procédures et autres aspects juridiques réels, mais aussi – et surtout – une bonne dose de suspens. 

Dans un second temps, il y avait la question de savoir comment cela allait se passer une fois que le livre serait officiellement paru. Comment organiser la promotion ? Les librairies accepteront-elles de le commercialiser ? Et, peut-être le plus important, les contributeurs à la campagne de lancement seraient-ils contents d’avoir investi dans ce projet ? Ce sont des questions très importantes surtout quand vous vous retrouvez dans un monde qui vous était auparavant totalement inconnu.

Finalement, le sentiment dominant dans ce genre de situation est certainement la satisfaction car vous vous dites que le temps passé à écrire, lire, réécrire, relire, corriger n’a pas servi à rien…

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Comme je vous le disais plus tôt, le risque avec mon roman était le choix du thème. J’avais donc peur que les retours soient mitigés. Finalement, ce ne fut pas le cas ! Jusqu’à présent, tous les retours sont plus que positifs ! Des spécialistes et intéressés de la politique aux profanes en la matière, tous ont été séduits. 

Si je devais synthétiser ces avis, je retiendrais trois mots : suspens, agréable et rapidité. Je m’explique. 

Suspens car l’intrigue tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière page du livre. Jusqu’à la fin, il se demande ce qui arrivera au Gouvernement de François Leroux (Premier ministre de l’histoire). 

Agréable dans la mesure où, d’après les premiers lecteurs, l’écriture est fluide et le livre bien construit. De plus, le côté « académique » à savoir les explications des procédures juridiques ne rendent pas le roman indigeste.

Enfin, Rapidité puisque le temps de lecture moyen est de deux à trois jours. Cette rapidité de lecture s’explique sans doute par le fait que les chapitres soient relativement courts – une à cinq pages –, permettant donc une avancée soutenue. Cette méthode d’écriture à petits chapitres est à mes yeux un moyen de maintenir un certain suspens tout au long de la lecture.

Le témoignage d’un lecteur synthétise bien ce qui précède : « Voilà 24 heures qui passeront trop vite à la lecture de ce roman passionnant ! Les chapitres défilent pour nous faire découvrir l’énigme ! À dévorer sans ménagement ! »

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

Un des enseignements est d’être structuré dans son travail notamment en veillant à ne pas vouloir trop en faire. Il faut avoir une ligne directrice permettant de savoir où vous vous voulez en venir. En outre, l’idéal est de déjà avoir une idée du dénouement de votre histoire dès que vous commencez votre travail d’écriture. Lorsque je me suis lancé, je n’avais pas d’idée et j’écrivais sans réellement savoir où j’allais, si bien qu’il est arrivé un moment où l’histoire devenait banale, voire quelconque ! C’est à partir de cet instant que je me dis qu’il fallait mettre en place cette ligne directrice et donc déterminer le dénouement. Autre chose importante : limiter le nombre de personnages car cela pourrait perdre le lecteur.

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

Ce qui rend mon livre « spécial » est que c’est certainement un des seuls romans qui propose une intrigue basée sur la politique belge. Cependant, je n’y mettrai pas ma main à couper mais, d’après mes recherches, je pense être le seul à proposer une plongée dans les méandres et arcanes du pouvoir belge. Mais il est évident que tout reste à découvrir ! 

Cette originalité a été perçue par les lecteurs non seulement à travers le titre – Enfer & Damnation, 24 heures pour sauver la Belgique – mais aussi tout au long de la lecture. Surtout qu’une part importante de mes lecteurs n’est pas particulièrement sensibilisée à la politique.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Je dois bien avouer que je n’ai pas de méthode d’écriture bien arrêtée. J’écris un peu comme je le sens, selon mon humeur du moment. Généralement, j’écris directement sur mon ordinateur car cela me permet d’avoir un texte déjà bien mis en forme et de pouvoir amener des correction plus facilement. Mais je recours parfois à la bonne vieille feuille de papier et mon stylo. J’arrive à cette alternative quand l’inspiration manque ou lorsque j’ai besoin de structurer l’histoire autrement que derrière mon écran. 

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

Oui. Je planche actuellement sur un deuxième livre qui traiterait du même sujet – la politique. L’histoire partirait de la fin de mon premier livre, sans pourtant que ce soit une suite. Cela signifie qu’il ne serait pas nécessaire d’avoir lu le premier pour lire le second. J’aimerais qu’il soit le plus indépendant possible, mais je ne vais pas en dire plus pour le moment. Vous savez, j’aime bien garder un peu de suspens ! (rires)

François Paermentier, auteur de Enfer & damnation, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.