Entretien avec Marielle Scaramozzino Bouchard – Le dernier arbre avant la mer

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

Je suis reconnaissante à Maïa pour la confiance qu’ils m’ont accordé. J’ai pu choisir en grande partie la maquette du livre. Le visuel de la couverture est celle d’un artiste contemporain, Ardito, qui a été accepté par l’éditeur. Pour l’intérieur cela a été également le cas. Ils m’ont mis en confiance. Cela a été un pur bonheur de voir le livre sortir au fur e à mesure du magma primitif.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

J’écris depuis l’âge de 12 ans et j’ai continué adulte. Cependant sans jamais faire lire aux autres. J’ai ensuite travaillé dans l’art contemporain et j’ai beaucoup écrit sur le travail des artistes. Et puis j’ai eu le déclic il y a quelques années. J’ai voulu montrer aux autres ce que je savais faire.

Lorsque j’écris ma poésie, j’ai à l’intérieur de moi une musicalité qui déroule rapidement les mots et le crayon qui court sur la feuille est guidé par cette histoire musicale. J’attends quelques jours, semaines ou mois. Et même des années car les textes publiés chez Maïa sont datés de 2015. Ils ont maturés jusqu’ici. Je les reprends ensuite tout en gardant cette musicalité qui caractérise mon écriture ?

En moins de 2 mois, 5 articles de journaux et une émission radiophonique ont parlé et commenté mon livre. Et 4 libraires m’ont invité dans leur librairie pour des lectures -dédicaces. Le public a également apprécié cette poésie contemporaine.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

Après avoir écrit Le dernier arbre avant la mer et vouloir le faire vivre le plus longtemps possible, je me tournerai alors vers une autre aventure. Il s’agit d’un roman qui, j’espère, verra le jour. Pour l’instant une centaine de pages constitue déjà le livre. Ce sont, pour le moment, ce que j’appelle des bulles autobiographiques.

Le thème est celui de l’exode.

Je ne sais pas pourquoi les choses sont ainsi. Pourquoi je suis née ici et non pas ailleurs. Pourquoi mes parents sont nés ailleurs et non pas ici. Oui, pourquoi toutes ces questions qu’on ressasse journellement, mécaniquement, toute une vie durant. Pourquoi ? Et pourquoi pas ? Les choses sont ainsi. Elles ne changeront pas. Il est vain de vouloir refaire l’histoire. Il est vain d’imaginer autre chose que ce que la vie nous a donné. Je suis née ici et mes parents sont nés ailleurs. Un monde nous sépare.