Entretien avec Martine Trouillet – 146

Entretien avec Martine Trouillet – 146

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

Lorsque le livre parait, je ressens un sentiment de fierté, le bonheur d’avoir trouvé un éditeur, l’excitation d’une nouvelle aventure qui commence, mais également une grande peur. Va-t-il plaire aux lecteurs, pour ma part, plutôt aux lectrices ? C’est un livre engagé sur les violences familiales, va-t-il faire réagir ces dernières ?

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Le retour des lectrices m’a vite rassuré. J’ai eu quelques avis de femme qui ont osé dire qu’elles avaient, elles-mêmes, été battues. Voici ce qu’elles m’ont écrit :

«Criant de vérité, il décrit parfaitement la longue descente aux enfers, la violence verbale, le rabaissement, la peur du jugement, la culpabilité, l’entourage qui semble ne rien voir. »

« très fluide à lire, on rentre tellement dans le personnage qu’on en vient à se demander ce que l’on aurait fait à sa place. »

« un livre que j’ai dévoré. » « bouleversant. » « Etonnant, poignant, émouvant. »

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

L’écriture d’un livre est presque naturelle pour moi. L’histoire est complète dans ma tête, il ne me reste plus qu’à trouver les jolis mots pour la raconter. Trouver l’éditeur est une autre paire de manches, se sentir épauler, voir que l’on croit en vous, voilà ce dont les auteurs ont besoin. Il faut s’investir pour se faire connaître, mais sans l’aide de l’éditeur c’est « mission impossible » donc il faut bien choisir son partenaire.

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

Je pense que l’originalité de mon roman est dans le choix du narrateur, le fœtus. En effet, c’est lui qui tout au long de la grossesse raconte la descente aux enfers de ses parents. Les lectrices surtout ont validé ce choix surprenant qui permet d’avoir la vision innocente des enfants dans ces drames.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Je n’ai pas de méthode d’écriture traditionnelle, je suis très rêveuse, même éveillée. Un sujet me touche, je fais des recherches. J’écoute énormément les gens, j’adore les entendre raconter leurs histoires de famille ou autre. Ensuite l’histoire prend forme un peu comme un film. Lorsque les personnages sont définis et que la trame est claire, je me lance. J’essaye d’écrire un peu chaque jour. Je reviens souvent en arrière pour approfondir le caractère des personnages et le développement de l’aventure.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

Mon troisième roman est déjà en route, sans vous en dévoiler trop, mon nouveau personnage principal est mort quand l’histoire commence, et je vais m’attacher, en revenant sur sa vie d’une façon bien particulière à démontrer que derrière chaque personne, même peu sympathique, peut se cacher une histoire incroyable, exceptionnelle.

Martine Trouillet, auteure de 146, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.