Entretien avec Sabrina Depraz – Mon fils, tueur en série

Entretien avec Sabrina Depraz – Mon fils, tueur en série

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

« Mon fils, tueur en série » est, pour ma part, le neuvième livre à être édité. Même si les démarches de prépublication n’ont plus aucun secret pour moi, tenir son roman papier pour la première fois dans ses mains relève toujours d’une forme de magie. Un enchantement simple, la concrétisation de mois de travail et d’acharnement, une libération joyeuse.

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Les retours de mes premiers lecteurs ont été très positifs. Après l’étonnement lié au sujet  – car passer du monde spirituel à celui du thriller, il existe un gouffre effrayant –  l’envie d’aller jusqu’au bout de l’histoire, de ne pouvoir refermer le livre s’est manifesté chez tous mes lecteurs. L’effet de surprise final avec ses deux chutes étonnantes a généré un enthousiasme général. Pari donc réussi en tant qu’écrivain car je voulais surprendre en sortant de ma zone de confort, en traitant un sujet très « original ». 

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

Cette expérience éditoriale fut pour le moins atypique. Je suis toujours très à l’aise avec les mots, enfermée dans ma cabane d’encre, seule, en tête à tête avec ma page. L’implication liée à la promotion sur Simply-Crowd m’a permis de travailler ma communication et d’utiliser de nouveaux outils. Pas simple de se « vendre », de s’ouvrir au monde extérieur, mais les conseils avisés et le soutien total de mon éditeur ont été précieux pour moi. 

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

L’originalité de ce livre réside dans le point de vue très particulier de chacun des personnages. Beaucoup de choses ont été écrites sur les tueurs en série. Ce qui m’intéressait, c’était avant tout d’entrer dans la tête du « monstre », d’en comprendre les rouages et les mécanismes secrets, puis d’avoir des points de vue différents. Celui d’une mère face à son enfant « déviant », d’un psychiatre qui cherche à démanteler l’horlogerie inconsciente, d’un profiler avide d’éclairer le mystère du passage à l’acte, et d’un avocat qui doit protéger un homme indéfendable. Mes lecteurs se sont aussi interrogés sur l’essence-même du personnage et certains ont été profondément remués par les révélations de celui considéré comme un « monstre » qui crie juste à la « différence ». 

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Je pense qu’il n’existe pas de méthode d’écriture. Pour ma part, tout relève de l’intuition. Une idée surgit dans ma tête, devient très vite obsessionnelle et toute l’histoire prend ensuite forme avec une fluidité déconcertante. Pour ce dernier livre, après l’idée, un gros travail de recherche a été nécessaire et a duré une bonne année avant de commencer l’écriture du premier jet. Je pense qu’un auteur a la mission d’être le plus précis possible, réaliste et de maîtriser à fond son sujet. Le déroulement du plan, l’architecture même de l’histoire est capitale et doit être aussi solide qu’un roc. Pendant près de deux ans, j’ai vécu nuit et jour avec mes personnages, dans un monde parallèle, où l’imagination n’a pas de limite. L’inspiration est ma meilleure amie et elle peut me chuchoter à l’oreille n’importe où. Pas de besoin de rituel spécifique ni d’endroit précis : une feuille et un stylo sont mes seuls outils.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

En tant qu’auteur, je ne peux pas rester sans écrire. Les mots sont toute ma vie et je n’existe qu’à travers eux. Donc, j’ai toujours un roman en préparation. J’ai besoin d’occuper mon esprit, de vagabonder, de quitter ce monde matériel douloureux afin d’explorer d’autres univers que je crée de toutes pièces. Je ne dévoile jamais mon sujet à l’avance – mon côté un peu superstitieux – mais je peux assurer à mes lecteurs que l’originalité sera encore au rendez-vous. 

Sabrina Depraz, auteure de Mon fils, tueur en série, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.