Mon projet s’inscrit davantage dans la dark romance que dans la new romance. C’est l’histoire d’un amour inachevé, contrarié par de nombreux obstacles, mais jamais assez puissants pour me faire abandonner.
Ce n’était pas simple : l’alcool, Ignace, Anaïs… autant d’éléments qui m’ont fait douter, mais jamais lâcher. Quand on veut, on peut, non ? Et quand on tombe, on se relève.

C’est une histoire d’amour déchirante et intense, parfois si douloureuse qu’elle me serrait le cœur, parfois si lumineuse qu’elle me remplissait de joie. Les montagnes russes, vous voyez ?
J’ai vacillé, oui, mais je ne l’ai jamais abandonnée. Cette histoire, c’était moi. Elle m’habitait. Nous ne faisions qu’un. Mais la vie en a décidé autrement… et la suite reste à écrire.

Camille devait venir déposer mes affaires aux infirmières, en revanche nous n’avions pas le droit de nous voir. Mais je crois que les soignantes ont eu pitié de moi et nous avons eu le droit d’échanger quelques mots. Ça peut paraître bête car c’était mon choix, mais je pleurais, je lui demandais égoïstement de m’aider, mais elle ne pouvait rien faire bien sûr, ce n’était plus de son ressort. On nous informa que j’allais être transféré dans une autre unité.
Je me retrouvais de nouveau dans cette ambulance sans que personne ne me dise quoi que se soit, à mon arrivée, tout était calme, plus calme que dans l’unité précédente du moins. On a procédé à mon entrée administrative, et puis on m’a montré ma nouvelle chambre. En rentrant dans cette pièce, je cherchais instinctivement tout ce avec quoi je pourrai me faire du mal. Les infirmiers ont fouillé mes affaires, les fenêtres ne s’ouvraient pas. Il n’y avait qu’un lit et une douche. J’étais un peu rassurée : au moins, je ne tenterais pas de me suicider.
Tout était cadré là-bas : l’heure du manger, l’heure du coucher, l’heure des médicaments.
Il n’y avait aucun passe-droit. Et quelque part, cela faisait du bien.
À l’heure des médicaments, je me suis assise dans le couloir. Il y avait deux jeunes femmes en face de moi. L’une avait une trentaine d’années et l’autre semblait à peine majeure. Je leur demandai pourquoi elles étaient là et la plus âgée me répondit sèchement que cela ne se disait pas. Je cherchais simplement à trouver quelqu’un dans la même situation que moi, à établir le contact. Emilia, la trentenaire, se leva pour aller prendre son traitement, je me retrouvai seule avec Anaïs, la plus jeune.
Je regardais mes pieds un peu honteuse de m’être fait remettre à ma place quand j’entendis une petite voix me répondre « je suis schizophrène ».
C’est à ce moment-là que ma vie changea à jamais, mais cela, je ne le savais pas encore..