Les éclats, ça ne s’ajuste pas forcément bien les uns aux autres. Naturalistes, symboliques, réalistes, émerveillés, mélancoliques, spirituels, voire fantaisistes, ils ont ici pour seul lien un chemin de vie et le voyage, la contemplation et quelques réflexions…
J’en espère peut-être quelques retours et pourquoi pas quelque échange ? La jeunesse est un choix dont le chemin comme la liberté est une exigence. J’ai déposé mon sac à dos, l’ai vidé dans ces pages en espérant partager de petits bonheurs de cœur, de chair et d’esprit avec les lectrices et lecteurs.
Vu sur un t-shirt à Moroni : ‘’Quand on est jeune, c’est pour la vie ! ‘’ Et signé, Clémenceau. J’ai bien fait d’y aller !

Extrait 

Emporte-moi, oiseau

Emporte-moi, oiseau, au pays des essences

là où le ciel n’est rien tant le vol est immense

où il fait toujours bleu, où l’air est créateur

où la jeunesse règne sur la langue et le cœur

où claire est la conscience

où chant est le silence

où l’homme réconcilié à la source de l’offense,

retourné comme un gant, les poumons en avant,

épouse la grand’ vie, et donne, jubile et pense

libre, des convoitises et des griffes du temps.

Emporte- moi, oiseau, où règne la pensée,

cette fille céleste qui range la maison 

sous le fouet du souci et des travaux grossiers

et apprête nos ailes pour nos libérations.

Emporte-moi pensée, au pays de l’amour

emporte-moi souvent, ramène-moi toujours

plus nu et dépouillé à mon désir d’avant,

l’autre, au cœur de mon être fragile comme l’enfant.

Emporte-moi, amour, où l’œil émerveillé

de l’homme, de l’obscur, nouvellement nommé,

investit le désert d’une entière espérance

sans besoin de croyances qu’au miracle d’être né.

Extrait n°2

Bouleau

Le bouleau, à la fleur, est un arbre qui pleut,

léger et oscillant.

Il n’est pas de la terre mais du ciel tant son frêles

ses rameaux élancés comme des bras de fée

qui laissent aller au vent leurs voilages vert tendre.

Des oiseaux tout menus,

si délicats qu’on les croirait venus

de quelque Chine, grappent cette grêle indolence,

et mon regard entend tant de grâce en silence

qu’il s’ouvre à une danse

où ne règne le temps.