L’enquête se passe près de Valence dans une zone blanche, un territoire qui n’est pas desservi par un réseau de téléphonie ou par Internet. Là, vit une communauté d’EHS (personnes électrohypersensibles). Philippe Riffaldi, ex-animateur vedette du petit écran, les a rejoints à cause de sa maladie déclarée peu de temps avant. Un matin, il est retrouvé mort au pied de l’antenne relais encore inactive du village. Accident ou meurtre, le lieutenant Portal, aidé d’une stagiaire imposée, devra faire toute la lumière sur cette affaire, mais la notoriété de la victime n’aide en rien leur progression.
Ce projet me tient tout particulièrement à cœur, d’abord il s’agit du genre littéraire que je lis presque exclusivement et d’autre part, c’est surtout l’aboutissement de 3 années d’écriture… Je pense que c’est un roman dont le thème est moderne qui vaut la peine qu’on s’y penche !

« À cette heure, le mica de la roche commençait tout juste à faire scintiller le sentier. Marie-Lyne aimait ces escapades matinales, avant les grandes chaleurs, à travers cette garrigue qui exhalait tous ses parfums et s’offrait aux premiers rayons du soleil. Quelques oiseaux, dont elle ignorait les noms, accompagnaient le bruit de ses pas dans cette symphonie sauvage chaque jour renouvelée.
Fronçant les sourcils en relevant la tête, elle s’écarta du chemin en cherchant du regard le passage qui la conduirait jusqu’à l’éperon rocheux, point de chute habituel pour le panorama à couper le souffle. De là-haut elle savait qu’elle dominerait les gorges et pourrait embrasser tous les environs de Blinious-sur-Argence. Après quelques efforts en raison de l’abrupte de la pente et des précautions d’usage pour ne pas s’écorcher les chevilles dans le tapis de ronces, elle atteignit enfin le promontoire naturel. Le paysage qui s’offrait à elle était un don du ciel, elle y faisait une halte presque chaque matin depuis quelques semaines déjà, et pourtant elle était heureuse de constater qu’il lui était toujours impossible de s’habituer à un pareil spectacle.
Bien sûr, Marie-Lyne savait aussi qu’il lui suffisait de tourner la tête d’un quart de tour seulement vers le fond de la vallée pour que cet horizon majestueux soit entaché d’un appendice de modernité d’une laideur sans nom. Comment les gens d’ici avaient-ils pu accepter, et même pour certains souhaiter que l’on implante une antenne relais au milieu d’un tel panorama.
Cela faisait à présent près de trois mois qu’elle tentait, avec sa communauté d’EHS (électrohypersensible) d’enrayer ce projet visant à éradiquer une des dernières zones blanches de l’Hexagone. Même si l’antenne n’était toujours pas en service, Marie-Lyne ne se faisait guère d’illusions sur le sort de Blinious-sur-Argence et sa vallée de la Doulche. En dépit de la résistance active de sa communauté d’EHS, les confins de la Drôme finiraient par sortir très prochainement de l’anonymat de connectivité Internet dans lequel ils étaient plongés depuis l’aube de l’ère informatique. Les Blinioussois pouvaient se réjouir, quelques jours, tout au plus quelques semaines les séparaient sans doute dorénavant de la connexion avec le monde entier, la 4G, l’autre bout de la planète à portée d’un simple clic… »