La mémoire des murs
de CHARVET BERNARD Christiane
Psychanalyste à la Cause Freudienne, auteure de quatre livres dont un essai, après avoir exercé longtemps en Ardèche où je m’étais installée avec mon mari et mes cinq fils, je suis revenue récemment retrouver au Grau du Roi, les racines méditerranéennes qui me sont chères.
Je vous propose d’être acteur et actrice de la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus mon livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans le livre en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !

Durant mes années d’exercice professionnel, j’ai été le lieu de dépôt de nombreux drames humains et de la façon dont la plupart de ceux que j’ai reçus parvenaient à franchir leur traumatisme et à reprendre le fil de leur vie. Cet enseignement exemplaire n’a jamais cessé de m’enrichir. Je dois à toutes les personnes souvent modestes avec qui j’ai d’abord vécu, puis qui se sont confiés à moi, la découverte de quelques-unes des richesses qui nous forgent. Josépha, l’héroïne du livre, humble petite-fille de gitans sédentarisés, incarne cette richesse discrète et combien précieuse. Ce livre est un hommage que je lui rends ainsi qu’à toutes ces petites gens qui ne feront jamais les titres de journaux mais qui sont le fondement de notre humanité et qui ont beaucoup à nous transmettre.
Ce livre met en scène un entre-deux : entre un siècle et l’autre, entre le rire et les larmes, entre une grand-tante rescapée d’une famille qui semble avoir été frappée par une malédiction et sa nièce. L’une veut absolument transmettre l’histoire familiale afin qu’elle ne se perde pas, l’autre veut ignorer un passé qui l’a meurtrie. Un proverbe palavasien illustre cette histoire : Faute de savoir où nous allons, nous avons voulu écrire d’où nous venons. Ce proverbe met en lumière le socle de notre humanité. Leurrés par les moyens de communication modernes, nous oublions à quel point, au-delà de l’intelligence artificielle, la mémoire humaine, creuset d’histoires singulières qui s’enrichissent l’une de l’autre, est un élément constitutif de notre être. Josépha, forte de ceux qui l’ont précédée est pareille au phare dans une nuit brumeuse qui, d’un souvenir à l’autre guide ses descendants vers la vie.
L’armoire de Joseph est tellement à l’image que Marie-Jo s’est faite de lui, qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’elle voie luire sa moustache dans le reflet du bois. C’est un assemblage de planches de provenances diverses, maintes fois cirées, plus hérissé de clous que le Christ ne l’était d’épines et qu’il avait ajustées lui-même. Il n’y a surement pas un seul brocanteur qui en donnerait la boite d’allumettes pour la bruler.
– Si ça t’embête, ne le fais pas. Je ne voudrais pas que la fatigue te coupe ton lait.
Josépha doit craindre qu’une immersion trop brutale dans les temps anciens n’exacerbe les réticences de sa nièce et ne la conduise une fois de plus à fuir la maison. Elle n’a pas encore réalisé qu’insidieusement, au fil des années, celle-ci s’est laissé peu à peu fasciner par les ombres amicales qui enrobent la cuisine.
Pleine d’élan, Marie-Jo grimpe sur une chaise et plonge les mains dans un fouillis aussi vivant que des entrailles où s’entremêlent des tissus maintes fois raccommodés aux odeurs de naphtaline et de lavande, parmi lesquels se sont glissés inopinément des dentiers privés de bouche, des lunettes sans regard et des photos. D’aussi loin qu’ils arrivent avec leurs anecdotes plein leur trame, ils témoignent de vies qui ne veulent pas se laisser effacer.
Attentive à ne rien laisser échapper de ce rangement riche d’histoire, Josépha chausse les lunettes d’Albert :
– Quand j’y pense, regarde donc s’il y a une couverture pas trop abimée. C’est pour la fille de Marthe. Depuis qu’elle a perdu son mari, elle a du mal à joindre les deux bouts… Et avec ce mazout qui vient encore d’augmenter !… Enfin je ne suis pas gênée en proposant de donner une couverture à la fille de Marthe, parce que tout ce qu’il y a là, ce n’est pas à moi, c’est à Armand et à toi. Je ne voudrais pas vous en voler.
Elle a dit cela sans acrimonie, les mains croisées sur son ventre, avec ses petites frisettes qui lui battent l’œil et dissimulent sa cicatrice. L’idée de sa mort semble lui devenir de plus en plus présente. Elle plane doucement entre deux rires, jusqu’à ce que le hasard la laisse brutalement entrevoir.
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Les étapes de création
Mon objectif est d’atteindre 990 € de pré-ventes afin de rendre possible la réalisation des maquettes, la correction, l’impression et la promotion. C’est pourquoi je fais appel à vous, auteurs, auteures, lecteurs, lectrices, amoureux et amoureuses des mots ! Votre précommande permettra à mon projet de devenir réalité grâce à une équipe de professionnels.