Le thème de ce roman est l’homosexualité. « Phénomène » interdit et inconcevable dans les pays du Maghreb, chez les sémites… Et pourtant, il y a des homosexuels chez les « arabes », les maghrébins plutôt, comme chez les Juifs. Sauf que dans ces sociétés patriarcales, on n’ose même pas l’imaginer. J’ai voulu, en quelque sorte, réconcilier les peuples. Surtout si l’on considère les divergences entre les arabes et les juifs. Quoi de mieux qu’une histoire d’amour. Pour que l’homosexualité ne soit plus un tabou, que les « gens » ne soient plus homophobes. On aime une personne, pas un sexe, selon moi. Je sais pourtant que c’est interdit dans ces religions. J’ai le désir, à mon humble niveau, de bouleverser et de changer surtout les mentalités. J’ai côtoyé quelques homosexuels musulmans. Je me suis rendue compte de leur détresse psychologique. Ils n’ont jamais pu et su s’affirmer dans leur famille sous peine d’être banni, répudié. J’espère que les personnes qui liront mon roman sauront juste être humains, considérer que chacun a le droit de choisir qui il aime, au-delà des cultures, de la religion. La tolérance, le respect sont les valeurs que je prône dans mon manuscrit.

Extrait

Je suis homo ; pédé quoi. Et Arabe. Quel karma !
Ça fait deux tares à assumer pour un seul individu. Même si cet individu, en l’occurrence moi, pèse près de 90 kg pour 1 mètre 95. Ce qui semble incarner, aux yeux de certains, les signes extérieurs de la virilité. Comme si la virilité se pesait et se mesurait !
Je vis mal ma situation, je le reconnais. J’en ai marre de me planquer, de tricher. J’aime un homme.
Et alors, me direz-vous ? Sauf que je suis arabe et que mon amour est juif ! Ne rigolez pas, on ne l’a vraiment pas fait exprès. Nous, on préfère faire l’amour que la guerre. Et on s’aime. Au -delà des préjugés racistes, au -delà de tout. Ça fait trois ans qu’on vit ensemble. J’ai 28 ans ; David en a 32. Il est beau mon homme. Grand et costaud, des épaules larges sur lesquelles j’aime poser ma tête. Il a les cheveux bruns, et des yeux bleu clair. Un regard à vous faire chavirer. Moi, j’ai coulé.