Ce roman met en scène non pas les meurtres d’un psychopathe, mais ceux motivés par la haine et la douleur. Il s’adresse à un public qui s’intéresse aux ressorts de l’âme humaine : une jeune fille innocente se transforme en une justicière impitoyable. Innocents et coupables vont payer pour les sombres secrets du passé qui soudain apparaissent en pleine lumière, faisant éclater le scandale.

Extrait de  On m’appelait Vicky  de Annie dal Monte

« Elle rit, et ce rire fit courir des frissons sur son échine.
– Imagines-tu ce qu’éprouve une femme quand deux hommes la tiennent clouée au sol, les jambes écartées, la jupe relevée jusqu’à la taille, riant parce qu’on leur promet que leur tour viendra, et qu’un autre abuse d’elle en prenant son temps et en l’accablant d’injures ? Et un autre homme est là, debout devant elle, et il regarde. Et elle se sent encore plus avilie, encore plus humiliée devant ce spectateur de la violence qui lui est faite. Il ne la touche pas, c’est vrai. Il ne fait que regarder. Il ne tente pas de la défendre. Il dit seulement, faiblement, « Arrêtez, les gars ! Ce n’est pas drôle ! ». Ce n’était pas drôle, en effet. C’était atroce.
– Vicky ! Vicky, je t’en supplie !
Elle eut encore ce rire trop doux, ce rire terrible et presque caressant, mesuré, implacable, effrayant.
– Toi qui ne sais être que spectateur, Paul, je t’ai laissé être le spectateur de ta propre mort. J’aurais pu te tuer très vite, et sans que tu saches pourquoi. Mais je voulais que tu te rappelles, et que tu comprennes. Tous les crimes doivent être payés… Adieu, Paul.
Les mains frêles, douées d’une force étonnante sous leur apparente délicatesse, serrèrent de nouveau la cordelette, de plus en plus fort. Le corps de Paul Brendan fut secoué de convulsions tandis que ses pieds, dans une cadence frénétique, frappaient le sol. Elle serra encore, et encore. Les bras de Paul Brendan retombèrent lentement, son corps mollit. La jeune femme attendit une minute encore, puis desserra la corde. Elle se pencha un peu plus, et le corps de Paul Brendan bascula en avant, la tête sur la table… »

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