Ce livre est une autobiographie qui retrace mon parcours de vie, dont certains passages peuvent faire croire à un roman tant le récit est captivant. Il trouve son originalité dans sa singularité. C’est pour cela qu’il faut participer à sa création, tout public : inspiration oui par le vécu, aspiration oui, l’envie d’être lu et relu et pour les autres livres en cours de gestation.

Extraits

Je vais vous conter une histoire, mon histoire, un chemin de vie qui au départ avait tous les composants pour être une vie banale et sans relief. Cet enfant très tôt montrait les signes d’un enfant différent des autres, par sa perception du monde qui l’entourait, son esprit vif et son tempérament énergique. Par sa quête d’amour et sa soif de découvertes. Son mal-être dans cet environnement glauque, il ressemblait à un félin mis dans une cage trop petite. Et pourtant sans le savoir il marchait déjà sur le sentier que le destin avait tracé pour lui en lui réservant de nombreuses surprises.
« Suis-je arrivé sur terre déjà endetté par un karma débiteur, pour que cette vie soit si exigeante envers moi ? ou mon destin était-il marqué par le concept ; « Tu devras apprendre en expérimentant par toi-même » car jamais on m’a montré, mais j’ai dû toujours d’abord expérimenter pour mettre en pratique ce que je venais de découvrir, j’ai donc commis beaucoup d’erreurs, que j’ai vécu comme étant des d’échecs et au fil des années j’ai compris que tous ces « échecs » étaient en fait des leçons. Car tout le long de ce voyage, j’ai appris en « subissant » en « payant » tout ce que j’ai appris (jusqu’ici) je l’ai payé cher, très cher. Un peu comme si j’étais dans un magasin dans lequel le prix de chaque article dans les rayons n’était pas inscrit sur l’emballage, c’est seulement arrivé à la caisse, une fois l’article posé sur le tapis que le destin s’emballait, il fallait « casquer » le prix fort et chaque fois le prix était au-dessus de mes moyens, mais trop tard pour rapporter l’article à sa place sur le rayon. Alors une éprouvante spirale m’entrainait dans une farandole incontrôlée, je glissais dans un labyrinthe de tuyauterie, brinqueballé, cabossé, à la recherche de « moyens » pour régler la facture, j’y suis toujours parvenu et chaque fois, ce même sentiment m’envahi, (encore aujourd’hui) je me sens souvent coupable de n’être pas resté assis bien sagement sur ma chaise. Ce besoin insatiable de nourrir ma curiosité, et d’élargir mon horizon, j’avais besoin de challenges, non pas pour « gagner » mais pour apprendre !

—

En classe, je finissais souvent mes exercices avant tout le monde, (étais-je HPI ? I dont know !) je me découvris le talent d’amuseur. Je faisais le pitre, je passais sous les tables, les encriers (à cette époque on écrivait avec un porte-plume, donc il fallait à chaque pupitre un encrier rempli d’encre bleue) sous l’effet de mes coups d’épaules, ils se retrouvaient propulsés dans les airs pour une courte lévitation pour atterrir sur les robes des filles, dessinant sur leurs vêtements des motifs mystérieux semblables aux tests de Rorschach, l’inconvénient c’est que ces tâches ne partaient pas au lavage, qui à cette époque se faisait à la main, (la machine à laver le linge n’était arrivée dans toutes les fermes) ce qui avait pour conséquence d’énerver copieusement les parents de mes petits camarades. J’avais parfois la mission d’aller chercher à l’aide d’un seau, du charbon pour alimenter le vieux poêle qui réchauffer péniblement la classe. Je trouvais « rigolo » de garder quelques boulets d’anthracites dans les poches de ma blouse, pour faire des tirs sur les tuiles du muret du château de Dacq qui longeait la route et parfois l’envie de varier mes cibles m’inspirait et je déglinguer les vitraux de l’église du village.
Pour le maître d’école et les parents de mes petits camarades, il fallait mettre un terme à mes inspirations de sniper rural, activité qui me libérait du carcan de ce quotidien qui me meurtrissait. Il n’y avait point de mystère, très vite la décision fut prise, il faut évacuer ce morveux. C’est ainsi qu’un matin du printemps 68, le Maître (le sieur Dervieu) ceint de son auréole d’autorité scolaire me signifia sans ambages mon expulsion sur le champ de l’école publique. Marie-France, une de mes grandes sœur me raccompagna à la maison, ça y est ma première facture est éditée, maintenant mon p’tit gars , il te faut payer ton comportement ! le vilain petit canard était dans la nasse, il avait désormais une facture à régler. Ma mère, le lendemain dès potron-minet alla voir monsieur l’instituteur qui resta inflexible à sa requête de réintégrer ce remuant gamin mais comme elle était sourde, elle ne fut peut-être guère convaincante. Mon père fit une tentative auprès du joufflu et débonnaire (monsieur Jouane) maire du village. Il en revint encore plus en colère contre moi. Cette fois, c’était clair on ne veut plus de ce merdeux, allez ouste, « foutez-moi » ça en pension ! »