Entretien avec Jacques Bongrand auteur de Reconnaître notre destinée

Entretien avec Jacques Bongrand auteur de Reconnaître notre destinée

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

D’abord un sentiment d’aboutissement. C’était l’étape terminale, mais non la seule, d’un processus dont le tournant décisif a été l’accord d’un éditeur pour entreprendre la publication. J’ajoute que j’ai ressenti le fait de tenir devant moi les premiers exemplaires et de commencer à les distribuer à mes proches comme la concrétisation de cet aboutissement.

Cependant, je suis conscient que l’aventure n’est pas terminée. L’enjeu est de faire connaître cet ouvrage aussi largement que possible dans un univers encombré. Plus subtilement, compte tenu du sujet traité, je sens qu’il m’appartient maintenant de « vivre mon livre », d’appliquer, d’approfondir et de partager les idées que j’y ai présentées sur le sens de la vie humaine.

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Plutôt que de paraphraser, je citerai trois extraits de commentaires écrits qui m’ont été adressés :

  • J’ai fait une première lecture de ton livre que j’ai trouvé très touchant…
  • … j’ai lu avec une certaine passion ton essai sur ta quête d’éternité (pardonne ma caricature), et ainsi découvert à la fois ton art de l’écriture, plaisant et facile à lire, et ton souci de profondeur et de finalité… Merci de te livrer ainsi un peu…
  • Votre livre présente donc pour moi un premier mérite de taille : celui de présenter la démarche spirituelle d’une autre personne « ordinaire », ses questions, ses doutes, ses tentatives pour se forger une idée sur un sujet qui nous dépasse tous et en tirer des conséquences pratiques. À ma connaissance, c’est une initiative très originale. En tout cas, c’est ma première lecture de ce type… Pour ma part, je me félicite d’avoir lu votre exposé synthétique des différentes voies que vous avez explorées…

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

L’écriture et l’édition sont pour moi des expériences de natures différentes. La première est personnelle et intime. Il s’agit de décrire aussi clairement et justement que possible ce que je trouve au fond de moi, le fruit de mes réflexions. Le jugement des autres ne me préoccupe pas directement à ce stade, même si j’adapte naturellement mon texte aux destinataires et aux conditions de publication que je vise. 

La phase d’édition est une confrontation à un monde qui n’est pas exactement le mien, dont je dois respecter les contraintes, et dont je ne maîtrise pas l’issue. Je suis d’autant moins à l’aise que culturellement et professionnellement je me sens plutôt acheteur que vendeur. Il m’a semblé que la principale règle à suivre était de se mettre à la place de chaque interlocuteur pour répondre au mieux à ses attentes. Et j’ai tiré de cette expérience un sentiment de reconnaissance : mon livre a pu paraître grâce aux bonnes dispositions des contributeurs à la campagne de prévente ainsi qu’à la qualité des accompagnements dont j’ai bénéficié dans les étapes de réalisation qui ont suivi.

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

Par rapport aux nombreux ouvrages que j’ai lus dans ma recherche sur la destinée humaine, je crois que mon livre se distingue par la combinaison de trois traits particuliers :

  • Il s’appuie sur un parcours de vie et sur de multiples lectures restées en mémoire souvent après plusieurs dizaines d’années, plutôt que sur une expérience limitée dans le temps.
  • Il n’est l’œuvre ni d’un professionnel spécialiste d’un aspect de la nature humaine, ni d’un théoricien engagé ou d’un acteur attaché à une obédience particulière, tous auteurs respectables, mais celle d’un ingénieur soucieux de rester objectif et d’aboutir à des conclusions claires.
  • Il constitue une sélection de nombreuses informations et idées rassemblées sous une forme assez synthétique, pour une première approche ou à l’intention de personnes qui ne peuvent consacrer beaucoup de temps à cette quête.

Il me semble que les messages de lecteurs que j’ai cités plus haut reconnaissent cette originalité.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Dans l’écriture des trois livres que j’ai publiés jusqu’ici, rédigés sur des périodes de deux à cinq ans parallèlement à des activités professionnelles puis associatives qui occupaient la plus grande partie de mon temps, je distinguerai, sans compter la relecture, trois phases qui se superposent :

  • Documentation : pour chaque chapitre je commence par rassembler des textes et les lire en détail.
  • Réflexion : parallèlement à ces lectures je réfléchis librement, je note puis je classe les idées qui me viennent durant des moments consacrés à cette activité ou spontanément, tout au long de la journée.
  • Rédaction proprement dite, qui a évolué en fonction des moyens techniques que j’utilisais : il y a vingt ans, j’écrivais à la main puis je tapais le texte. Aujourd’hui j’écris directement avec mon ordinateur, ce qui me permet d’affiner davantage les formulations mais entraîne deux risques : perdre la vision d’ensemble ; éliminer trop vite des éléments que dans le passé j’aurais seulement raturés, pour les reprendre ensuite. Afin de pallier ces inconvénients, d’une part je commence par esquisser sommairement les idées principales d’un chapitre avant de les rédiger successivement, d’autre part il m’arrive d’enregistrer et de conserver un certain temps des versions intermédiaires que je n’ai pas retenues. 

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

Je ne suis pas certain d’écrire un autre livre, car « Reconnaître notre destinée » représente mes réponses aux questions les plus fondamentales que je me pose.

J’envisage aujourd’hui deux directions pour aller plus loin : soit une avancée marquante dans la quête qui m’anime, que je ne peux évidemment prédire, soit plus probablement une poursuite de mes réflexions sur les enjeux particuliers de notre époque esquissées dans le dernier chapitre : « une lecture de notre temps ».

Mais je m’interroge encore sur la forme la plus appropriée : brefs articles adaptés aux exigences de rapidité dans le monde moderne, ou livre incitant les lecteurs à résister à cette tendance pour prendre de la hauteur ?

Jacques Bongrand auteur du livre Reconnaître notre destinée sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.