Entretien avec Jacques Lutran auteur des Les Essentiels

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

J’ai été très ému lorsque j’ai eu l’objet livre entre les mains. J’avais le  sentiment de voir un rêve se réaliser, d’avoir atteint mon objectif. La trace  que je pouvais souhaiter laisser était bien là, bien réelle. 

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Beaucoup de mes lecteurs disent avoir été emportés par l’ histoire des  personnages. Le découpage du roman suivant les différents protagonistes a plu. Beaucoup ont été sensibles au contenu intergénérationnel. On m’a  souvent parlé d’un style simple, efficace, empreint d’ humanité.

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

Ce que je retiens c’est que mon domaine c’est l’écriture. Ce que j’ ai à dire  est contenu dans le livre et j’ai peu d’ intérêt ensuite à faire la promotion de  mon livre, à parler de moi. J’ai par contre beaucoup de plaisir à partager des  conversations autour des thèmes abordés dans mon roman ( le deuil, l’homosexualité, le travail du clown, la vie en EHPAD)

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

Je voulais témoigner entre autres de la difficulté qu’il y a encore aujourd’hui à  se construire une identité lorsque l’on est différent. Beaucoup de questions  m’ont été posées à ce sujet par des personnes qui ne la percevaient pas. Je voulais témoigner aussi du fait que nous sommes tous en évolution  permanente et ce jusqu’à notre mort, que la vie nous transforme et nous  réserve de nombreuses surprises. De nombreux lecteurs ont été sensibles à  cette idée qu’ils partageaient. Le vieillissement et la vie en EHPAD ont suscité  de nombreuses discussions;

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Je n’ai aucune discipline d’écriture. Il y a l’écriture qui m’accompagne tous  les matins après le café, sous forme de journal. Je constitue ainsi depuis très  longtemps une petite encyclopédie existentielle. J’ai aussi un blog de poésie  (lutran.unblog.fr). Celle du roman est plus fainéante, elle attend l’envie,  l’urgence. Elle peut dormir plusieurs semaines avant d’être reprise. Elle est  souvent pénible parce qu’elle me contraint à l’effort, à la relecture, à la patience, à l’exigence.  

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

Je viens de terminer un troisième roman. Je préfère garder secret son  contenu.