Entretien avec Jean-Marc Lehingue – L’hymne à la vie
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
J’ai eu un sentiment d’une très grande fierté : je travaillais en effet sur ce projet depuis mars 2020 et ce en étroite collaboration avec ma famille, mes ami (es)…J’y avais consacré des centaines d’heures : d’écriture, de relecture, d’échanges sur cet objectif de parution.
Il y a un élan quasiment charnel : pouvoir toucher le livre, le feuilleter, le regarder, le donner, c’est la jouissance du travail accompli.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Retrouver par l’écrit un ami, un parent, dans sa vie quotidienne et dans son intimité. J’ai été très touché par certains retours : la clarté de mon écriture, la fidélité à ma vie, à mes engagements, à mes croyances. Un humour qui permet d’aborder des sujets graves sans pour cela heurter. « Nous savions que tu aimais écrire, mais là nous t’avons retrouvé, fidèle à toi-même, un cri à la vie, qui donne du punch et l’envie d’avancer… ».
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
De par mon passé professionnel où je devais écrire de nombreux projets, bilans…un sentiment de liberté écrire ce que j’ai dans le cœur et les tripes.
Ecrire n’était pas que pour moi contrainte, puisque depuis des années je participais à des ateliers d’écriture. Toutefois se dire que cette fois-ci ce livre ne restera pas au fond d’un placard, qu’il sera partagé avec le lecteur à plus grande échelle est enthousiasmant. Dans cette expérience d’édition j’ai également aimé l’échange avec d’autres auteurs des éditions Maïa. Enfin le principal enseignement que j’en tire est qu’écrire n’est pas du temps perdu : au fil des jours, il nous faut se tenir à une rigueur à de la clarté dans ses idées et ses propos : mais ce n’est que du bonheur que de construire un livre.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
La première originalité est liée au contexte : le premier confinement. Ne pas sortir de chez soi, rester enfermé de nombreuses heures : télétravail, distanciation sociale sont devenus des nouveaux mots qui s’imposaient à nous. En ce qui me concerne et c’est sans doute c’est ce qui constitue l’originalité de mon livre, c’est que je me suis dit que ce temps de vie, pouvait être utilisé à construire un rêve que j’avais, écrire un livre. A quelques mois de la retraite et en partant du quotidien de ma vie j’ai écrit chaque jour deux à trois pages et ma plume m’a renvoyé à ma vie écoulée, à ce que je voulais laisser comme témoignage de vie et d’espoir.
Cette originalité a été perçu par mes premiers lecteurs, toutefois à peine le livre achevé, nous nous retrouvions reconfinés. En fait plusieurs lecteurs ayant souffert de cette période m’ont dit, privilégier : l’hymne à la vie qui se dégageait de mon livre.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Caller le temps de l’écriture, le rendre incontournable. Chaque soir après ou avant le diner, comme je l’ai dit en quelques pages « accoucher sur papier », son vécu du jour. Au-delà s’interroger sur les questions essentielles de la vie.
Ne pas le modifier, il est brut, indélébile, c’est selon moi, le garant de la sincérité de l’écrit et donc de la pensée. Le lendemain se relire, faire relire par d’autres : pour que ce que j’écris ne soit pas un monologue, mais un temps de vie et d’espoir. Petites confidences : j’aime à m’isoler pour ce travail, sur un vieux bureau en bois avec pour seules « compagnon », un cahier, un stylo et une simple lampe de chevet de faible puissance. Garant d’intimité et de concentration.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Oui, j’ai deux projets de livres : un conte qui parle de la vie des chats sur le quartier au moment du confinement. Un vilain rat surgit et perturbe l’équilibre de nos ami(es) chats. Plusieurs stratégies sont élaborées par ces animaux et leurs maîtres pour revenir à la vie d’avant…Avec l’aide d’une voyante chatte, l’une d’elle s’avèrera efficace : avec un combat sur les toits. J’ai associé à ce projet plusieurs illustrateurs amateurs de mon entourage, car outre l’écriture j’aime la peinture.
Deuxième projet : mon père était médecin dans l’armée De Lattre De Tassigny. Il a remonté l’Est de la France puis l’Allemagne pour notamment, libérer les camps de concentration. Il a entretenu une correspondance journalière avec une femme médecin également. J’ai eu la chance d’avoir ces lettres, datant des années 1940 j’ai passé plusieurs week-ends à les déchiffrer. Conter cette histoire, la faire sortir de mon placard est ma volonté.
Jean-Marc Lehingue, auteur de L’hymne à la vie, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.