Entretien avec Sébastien Ducatel – Les bons Samaritains polyglottes et l’espionne déchue

Entretien avec Sébastien Ducatel – Les bons Samaritains polyglottes et l’espionne déchue

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

J’étais soulagé et satisfait du travail accompli. Pas seulement d’un point de vue personnel , mais, bien plutôt, d’un point de vue collectif. D’ailleurs, j’ai remercié toute l’équipe des éditions MAIA pour son dévouement, son implication et son soutien.

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Mes premiers lecteurs étaient heureux de pouvoir voyager au fil de mon récit. Beaucoup ont été captivés par l’intrigue, ou devrais-je dire, par les intrigues. Les compliments de mes lecteurs ont été très positifs et certains m’ont souligné leur surprise de pouvoir lire un livre qui débute à Quimper et qui les fait cheminer dans plusieurs pays.

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

Tout d’abord, il est vrai qu’écrire un livre est un travail en lui-même. Ensuite, cette expérience d’édition m’a ouvert les yeux sur les erreurs et les fautes commises lors de la rédaction de mon ouvrage.

J’en tire comme leçon que je dois rester vigilant quant aux détails distillés au long de mon roman.

L’histoire doit demeurer une fiction mais il faut qu’elle soit vraisemblable.

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

Je suis un Européen convaincu qui a essayé de jeter des ponts entre plusieurs religions. En effet, j’ai la chance d’être croyant et j’ai bien conscience que c’est un privilège, mais également, une position précaire. Je ne suis pas certain que l’oecuménisme de mon roman ait été perçu par mes premiers lecteurs.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

D’abord, le souvenir d’une rencontre passée avec une mendiante polyglotte mais non francophone sur le parvis de la cathédrale de Quimper, il y a plusieurs années, a été l’étincelle initiale.

J’en ai parlé à une amie quimpéroise, et, le 16 juillet 2018, j’ai écrit le premier chapitre de ce roman. Je précise que j’écris toujours mes manuscrits, à l’aide d’un stylo à encre, et, que je ne poursuis mon travail sur ordinateur que lorsque mes récits sont achevés. En résumé, vers la page 45, rédigée sur des feuilles A4 à petits carreaux, je me suis trouvé face à un écueil de taille. Je ne connaissais rien au judaïsme. Voilà la raison pour laquelle je me suis rendu dans les anciens locaux de la « Procure » à Quimper. J’y ai acheté : « Le petit guide du JUDAISME » de Gilbert WERNDORFER, mais cela ne suffisait pas. Alors, j’en ai parlé à la libraire qui a fait quelques recherches pour moi et cette dernière m’a déniché le livre d’ADIN STEINSALTZ, intitulé : « Introduction à l’esprit des fêtes juives », chez Albin Michel.

Après une lecture attentive, j’ai pu reprendre l’écriture de mon manuscrit.

Tous les auteurs, selon moi, devraient faire des recherches approfondies ( et pas seulement sur internet), en amont de leurs romans, pendant la rédaction, et même, après, en aval.

Je n’ai pas de méthode particulière pour écrire. En revanche, quand je sature et que je me trouve dans une espèce de seuil de décompression, un peu comme en plongée, j’imagine puis invente un nouveau personnage. Cela me permet de relancer l’écriture. Autrement, j’ajoute aussi, à l’heure actuelle, suivre un conseil donné par Joël DICKER dans : « L’Enigme de la chambre 622 ». Il s’agit de formuler des questions pour donner du souffle au récit de l’auteur ou de l’autrice.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

Actuellement, j’écris un roman sur deux couples d’amis, l’un hétérosexuel et, le second, homosexuel. Pour le moment, je n’en dis pas davantage sur ce manuscrit.

Bien d’autres sujets aiguisent ma curiosité. J’aimerais écrire sur la corrida, notion polémique s’il en est. Je souhaiterais aussi écrire sur l’esclavage. Ce livre exige de ma part de nombreuses lectures et recherches avant d’entamer le processus d’écriture. Cependant, je voudrais comprendre ce qui pousse les êtres humains à asservir leurs prochains et raconter également que l’esclavage, même aboli, demeure réel et arbore de nouveaux visages. Bref, tout écrivain devrait, d’après moi, pouvoir écrire sur tout, mais, pas n’importe comment, et avec suffisamment de subtilité et de délicatesse pour ne froisser personne. J’ajoute, pour finir, que certains livres ne devraient pas être mis à disposition de n’importe qui. Les livres doivent libérer, pas aliéner.

Sébastien Ducatel, auteur de Les bons Samaritains polyglottes et l’espionne déchue, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.