Entretien avec Simon Drillat – Les voiles de pélaque
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Un sentiment de soulagement tout d’abord. La fin d’un travail de longue haleine, porté sur plusieurs années, souvent en dilettante. Si la conception du récit et son écriture sont un plaisir pour tout auteur, les nombreux retours sur le texte, les corrections et la recherche délicate d’un éditeur peuvent s’avérer éprouvants en fin de parcours. Une fois que le livre est paru, après le soulagement vient la satisfaction du travail accompli et le plaisir de voir le projet se réaliser de façon tangible.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les premiers lecteurs m’ont fait des retours très positifs, notamment sur la capacité du récit à immerger son lecteur dans un univers autre. Outre ces avis encourageants, certaines personnes sont ouvertes à moi sur leur difficulté à s’attacher à un personnage principal parfois dépeint comme amoral, jusqu’au point de le détester pour certains. C’est une réaction intéressante qui permet de questionner la nécessité moralisatrice d’un récit.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Une expérience enrichissante et intéressante qui permet de toujours mieux appréhender la chaîne du livre. Une nécessité absolue pour qui veut voir ses textes publiés en transparence. De nos jours les canaux traditionnels de l’édition sont parfois embouteillés, et des alternatives saines existent au milieu d’autres qui le sont moins.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Je pense que l’originalité de mon livre tient autant dans son cadre, librement inspiré de l’époque Hellénistique, que de son personnage principal, qui n’est ni héros, ni anti-héros au grand cœur. On sort des poncifs habituels des littératures de l’imaginaires avec ses figures archétypales, pour se transposer dans un monde certes fantastiques, mais bien plus « réaliste » à bien des égards.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
En ce qui me concerne, l’écriture est capricieuse. Pour stimuler l’inspiration, je dois me couper du reste, m’enfermer en quelque sorte, et y rester plusieurs heures, parfois face à une page blanche qui ne se remplit pas, jusqu’à ce que quelque chose se passe. Le matin est un moment privilégié pour moi, le calme et la solitude sont les seules astuces dont je dispose. Seuls les félins sont des compagnons acceptables lorsque j’écris.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
J’envisage d’écrire un autre livre, si possible, la première pierre fondatrice d’un entreprise plus grande. Il s’agit toujours de littérature de l’imaginaire dans laquelle une place de choix sera réservée aux personnages féminins. Un monde de magie et de mystères qui est en gestation depuis un certain temps déjà.
Simon Drillat, auteur de Les voiles de pélaque, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.