Entretien avec Stéphane Rallier auteur de Spoutnik et Léa – Ensemble contre le harcèlement scolaire

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

Lorsque j’ai découvert le livre imprimé, j’ai ressenti un mélange de gratitude, de soulagement et d’émotion. Ce projet est né dans une période de reconstruction personnelle après un burnout ; le voir exister “en vrai” a été comme refermer une porte sombre pour en ouvrir une autre, beaucoup plus lumineuse. Et puis tenir entre mes mains un ouvrage où Spoutnik, mon compagnon de thérapie, occupe une place centrale… c’était profondément symbolique.

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Les lecteurs ont été touchés par la douceur du livre et la justesse avec laquelle le harcèlement scolaire est abordé. Beaucoup de parents, enseignants et professionnels m’ont écrit pour me dire que l’histoire mettait des mots sur ce que leurs enfants n’arrivaient pas à exprimer. D’autres m’ont confié que l’alliance entre récit et outils les avait aidés à ouvrir enfin un dialogue délicat avec leur enfant.
Le point commun des retours : “Ce livre fait du bien.”

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

Cette expérience m’a rappelé que l’écriture n’est jamais solitaire, même lorsqu’elle naît dans une période difficile : elle devient collective dès qu’elle rencontre des lecteurs. Elle m’a également confirmé l’importance de la transmission et de la pédagogie dans mes projets. J’ai surtout retenu qu’un livre jeunesse peut être un véritable outil thérapeutique lorsqu’il s’appuie sur une intention sincère.

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

L’originalité réside dans l’articulation entre une histoire sensible, accessible aux enfants, et un guide concret destiné aux adultes. L’idée n’est pas seulement de raconter, mais d’accompagner.
La présence de Spoutnik, chien thérapeute réel, apporte également une dimension affective et sécurisante unique. Les lecteurs l’ont immédiatement perçue : nombre d’enfants se sont attachés à lui avant même de comprendre la portée symbolique de son rôle.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

J’écris souvent tôt le matin, lorsque la maison dort encore et que tout est calme. Je m’appuie beaucoup sur l’observation : les enfants accompagnés en cabinet, les émotions partagées, les petites phrases qui montrent le chemin. Je garde aussi toujours à portée de main un carnet dans lequel je note des images, des métaphores, des dialogues.
Je ne commence jamais un texte sans connaître l’émotion que je veux transmettre. Le reste se construit autour.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

Oui, plusieurs projets sont déjà en cours. Le prochain volume des aventures de Spoutnik abordera le harcèlement scolaire du point de vue… du harceleur, pour mieux comprendre les mécanismes qui le poussent à agir ainsi et montrer que l’empathie peut naître des deux côtés.
Je poursuis également l’écriture d’autres contes thérapeutiques et de romans pour un public plus large.