Entretien avec Tyna Esteves – De voleurs d’âmes ô combien insatiables

Entretien avec Tyna Esteves – De voleurs d’âmes ô combien insatiables

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

Mon premier sentiment fut plus une émotion, celle d’une immense joie. Par contre, je piquerais une tête dans le fleuve Mensonge, si je passais sous silence qu’elle cachait aussi une forte appréhension. 

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Les premiers retours furent : « bravo, vos histoires sont des ponts, continuez à nous les dresser  », « j’adore votre façon d’écrire, surtout n’arrêtez pas  », « c’est super de vous lire, c’est pour quand le prochain ? ». Mais aussi : « C’est un peu tiré par les cheveux, non, est-ce vraiment une histoire vraie … » et là, je me suis dit au fond de moi-même : mince, une future victime ! J’ai eu aussi: « Je l’ai lu deux fois avant de prendre conscience que j’étais Lola depuis des lustres. Son courage m’a donné la force de me débarrasser de mes chaînes à moi… » Ou encore: « Tout comme celui d’avant, votre roman m’a harponné autant qu’il m’a intrigué ». Le dernier : « Au moins avec vous, on n’a pas besoin d’avoir le dico à portée de main », date de 15 jours et m’a laissée un quelque peu pantoise. Comment dois-je le prendre ? Les retours sont des critiques qui peuvent nous surprendre, dans tous les sens que le mot comprend… il faut juste, en être conscient !

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

Tout d’abord, je suis convaincue que chaque expérience a l’art d’enseigner. Trainant comme un lègue depuis toute petite la devise « quand on veut, on peut », je suis de ces êtres qui pensent que l’on peut toujours faire mieux. Après, c’est un ensemble ! Avant de parler de l’édition d’un livre, il faut d’ores et déjà se poser et l’écrire. Le moment où l’on décide de coucher des mots sur le papier signe déjà, le début d’une aventure plus qu’incertaine. Si en plus, on choisit de romancer des sujets qui relèvent de la sociologie : tels les dysfonctionnements sociaux  ou les troubles du comportement humain, il vaut mieux éviter d’être à côté de la plaque. Alors oui, je peux dire que j’ai appris du premier mot couché à l’apparition physique de mon roman : le fruit de nombreuses rencontres. Ce fut pour moi une très belle expérience humaine. 

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

Déjà, je pense que chaque livre publié est unique et a son originalité. Le mien, détient la sienne de faits réels. En choisissant de conter le calvaire de Lola, mon but premier était de conduire le plus grand nombre à une réelle réflexion sur de véritables tueurs psychologiques, qui continuant à se servir de toutes les nouvelles technologies, ne cesseront de pulluler. À peine un mois après sa sortie, son histoire a déjà permis à une personne de dire stop à la torture prodiguée par l’un d’entre eux. Alors oui, sans vouloir paraître prétentieuse, je pense que son originalité a bel et bien été perçue. 

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Les presque trois années passées dessus, furent plus que stressantes. Pourtant, je le savais d’avance que d’être investi d’une personne qui se fait traquer et torturer de la façon la plus gratuite, n’allait pas être de tout repos. Ce que je ne savais pas, c’est que la nuit je rêverais à sa place et que le jour je tremblerais pour elle. Et pour ne rien cacher, heureusement qu’en parallèle, je travaillais sur un récit un quelque peu féerique. Tout le long, ce dernier qui légende le livre photo de mon mari sorti aussi aux éditions Maïa, fut mon refuge. Lorsque souvent de manière soudaine, la lourdeur de l’histoire m’enveloppait, j’y plongeais. Puis, une fois libérée, je revenais tranquillement à Lola.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

Bien sûr, que je vais continuer ! Si certains et certaines attrapent le sirop de la rue, moi je peux dire que j’ai attrapé celui de l’écriture ! D’ailleurs, le prochain est déjà bien avancé. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il est d’actualité puisqu’ il est écrit par une non-essentielle… 

Tyna Esteves, auteure de De voleurs d’âmes ô combien insatiables, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.