Bienvenue au pays de l’imaginaire.

Se peut-il que les poissons fassent la nouba ? Qu’un facétieux lutin pervertisse les rêves ou qu’un arbre se mette à parler ? Sans doute parce que tout est possible dans le monde de Claude Franceschi, d’Armelle Guissani et d’Antoine Marielli. Le pays imaginaire suit désormais les contours de l’album « Contes pour réveiller et amuser les enfants / Fole pè discità è diverte i zitelli ». À travers les pages colorées, les auteurs sont parfois rejoints par des écrivains en herbe.

Dans le même temps les trois auteurs ont fait appel à la créativité de leurs propres enfants et ont tiré parti de leurs lectures passées. La formule mènera, entre autres, au chevet d’une baleine évincée d’une fête et par conséquent accablée de chagrin, heureusement que Pierre et Julia ses petits copains sont là. L’amitié a raison de tout, comme la fraternité et l’innocence d’ailleurs. Théo et sa petite sœur Maelys en feront l’expérience C’est en se serrant bien fort la main qu’il parviendront à se défaire d’un empêcheur de rêver en rond et passeront enfin des nuits paisibles. Ailleurs, c’est la fée Anélia qui est source de bonheur pour les enfants, parce qu’elle-même est heureuse au centre de la voie lactée parce qu’elle possède une baguette d’étoile pour réaliser des prodiges.

Des créatures hautes en tragédie émergent des pages, à l’image d’un dragon rouge qui « s’amusait à terroriser toute une région ». Le monstre ne fait pas dans la nuance. Il n’acceptait « qu’aucun oiseau ne se promène lorsqu’il volait ». Il tombera toutefois sur pire que lui. C’est une des lois de l’existence. On est toujours la proie de quelqu’un. Pour la circonstance, le rôle de prédateur incombera à une sorcière noire à la malédiction efficace. L’affrontement se soldera par l’apparition des hippocampes.

Plaisirs des mystères et des effrois. On se laisse envoûter et dépayser… Des aventures exceptionnelles se déroulent en forêt autour d’un arbre. C’est un oiseau cette fois qui mène une dans guillerette. Il y a aussi du rififi dans la galaxie. Une étoile bleue provoque une agitation jusqu’à la lune et à la terre. Toutes les planètes ont des états d’âme. C’est bien connu. Au passage, les jeunes lecteurs découvriront un écureuil espiègle, réviseront leur point de vue sur la grande Ourse au-dessus de leur tête et découvriront d’autres facettes bien surprenantes du Père-Noël.

Neuf histoires pétillantes en français et en corse qui raviront les petits et leurs parents, avec en plus, des illustrations fraîches.

C’est farfelu, joyeux et très graphique. Surprises et émotions garanties.

À mettre entre toutes les mains.

V.E. (Corse-Matin, 3 octobre 2013)

Extraits

L’arbre, l’oiseau et l’œuf

Il était un fois un très grand et très vieil arbre qui vivait dans une immense forêt.
Il avait de grosses branches bien solides, un tronc majestueux et un feuillage extraordinaire qui rendaient jaloux tous les autres arbres de la région.
Il était là depuis soixante, quatre-vingts ou cent ans, cela faisait si longtemps qu’il avait planté ses racines en cette terre qu’il ne se souvenait plus…
Il avait tout pour être heureux et pourtant il languissait car jamais personne ne venait le voir !
Personne. Jusqu’à ce fameux jour du mois de mai…

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Le Dragon Rouge et la malédiction du sel.

Page 13 du Grimoire de la Sorcière Noire : «Un dragon ne doit jamais goûter au sel. Jamais »

Un gigantesque dragon rouge s’amusait à terroriser toute une région.
Il n’acceptait qu’aucun oiseau ne se promène lorsqu’il volait. Si par malheur il en apercevait un, il le poursuivait et finissait par le faire roussir ou griller ou rôtir ! Un jour qu’il était enrhumé, il éternua et souffla une fumée si noire qu’il transforma, sans le faire exprès, un vol de blanches colombes en corbeaux criards !
Il était le maître des airs. Il volait, pirouettait, plongeait en piqué et il adorait traverser les nuages… avant de les faire disparaître en crachant du feu !