Enfants des rizières – Français de papier

Je suis né au Vietnam en 1950, d’un père lao, engagé dans l’armée coloniale française, et d’une mère vietnamienne ; mes parents étaient tous deux enfants de paysans, Enfants des rizières.
Naturalisé français depuis un demi-siècle ; venu d’ailleurs, « Français de papier », ayant subi de nombreuses discriminations au faciès, n’ayant pas la bonne couleur de peau, ni la bonne religion, je me suis souvent demandé ce qu’il fallait faire pour devenir, un jour, Français à part entière ? J’ai donc pensé à écrire ce livre.

Je vous propose d’être acteur de la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus mon livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans le livre en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !

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J’ai vécu de 1962 à 1967 dans le camp des rapatriés d’Indochine à Noyant d’Allier et j’ai fréquenté le lycée Banville à Moulins ; puis j’ai fait des études universitaires (droit, économie, histoire) à Paris ; diplômé de l’INALCO (Institut National des Langues et Civilisations Orientales), j’ai entrepris des recherches sur la colonisation et la décolonisation du Vietnam, du Laos et du Cambodge, pays de l’ex-Indochine ; Citoyen du monde, je suis engagé depuis 50 ans dans des associations de solidarité. Depuis dix ans, je vis une retraite bien remplie entre des activités d’entraide et l’écriture, comme un devoir de mémoire.

En France, on me traite de « Chinetoque », de « Nhà quê », alors que je suis diplômé de l’enseignement supérieur et que j’ai travaillé dans des collectivités territoriales comme collaborateur des élus ; et dans le privé, comme directeur commercial, formateur à l’économie, à la gestion et au commerce.

Dans ce livre, comme un appel au respect de notre devise commune : Liberté, égalité, fraternité, j’apporte un témoignage vécu de la difficulté, de la complexité du long parcours d’intégration, sinueux, semé d’embûches et de diverses discriminations, dans la société française de migrants nés dans les colonies d’Indochine : Enfants des rizières, c’est l’histoire de migrants lao-vietnamiens devenus français par la grâce de la colonisation.

Dans cet ouvrage, vous découvrirez bon nombre de pages sombres de l’histoire de la colonisation française extirpées des archives, mais toujours ignorées dans les livres scolaires ; « Les races supérieures ont le devoir de civiliser les races inférieures », déclarait Jules Ferry à la Chambre des députés en 1885 pour promouvoir l’expansion coloniale. Mais aucun élève n’a pu l’apprendre dans les écoles de la République.
Combien de Français savent que l’armée coloniale française a occupé l’Indochine de 1858 à 1954, infligeant aux peuples du Vietnam, du Laos, du Cambodge, les mêmes horreurs (massacres de civils, tortures, villages incendiés, viols…) que celles infligées par les soldats allemands et les nazis aux Français ?

Extrait

« Il y avait le faciès, le nom, le prénom, la couleur de peau, l’origine, qui pouvaient poser problème à certains qui considéraient la France comme une terre éternellement blanche, de tradition chrétienne. Comment faire dès lors, si vous veniez d’ailleurs ? Quand vous avez les yeux bridés, la peau mate et que vous êtes bouddhiste, une simple naturalisation suffirait-elle à faire de vous des Français à part entière ?» interrogea maman.

« Un jour d’été, nous nous promenions tranquillement dans la rue, maman et les quatre enfants…Nous recherchions un parc où aller pique-niquer. Soudain, sorti de nulle part, nous avait-il suivis, un homme d’une cinquantaine d’années nous apostropha avec mépris en nous pointant du doigt : « Eh, les Nhà quê, retournez chez les Viets ! ». Maman qui d’ordinaire restait stoïque, préférant ne pas répondre pour éviter la violence, ne put se retenir et lui répliqua dans un français approximatif :
« Nous promener tranquilles, pourquoi vous méchant ? » (en vietnamien, les verbes ne se conjuguent pas).

L’homme, le visage haineux, menaçant, se rapprocha de nous, se mit à rire et à se moquer de nous. Il avait hurlé si fort : « Dégagez les Nhà quê ! » que, pris de panique, je me mis à pleurer. Je m’accrochais à la jambe de maman en lui écrabouillant ma glace sur sa longue robe traditionnelle vietnamienne.

Un jeune couple qui avait vu la scène s’approcha pour nous soutenir et fit fuir l’agresseur. Maman remercia les jeunes, étaient-ils Français ou immigrés, peu importe, ce qui comptait c’était qu’il y avait à Paris [en 1952] des êtres humains qui n’acceptaient pas le racisme. Maman avait eu très peur que cet individu ne s’en prenne physiquement à ses enfants, elle pleurait car elle ne comprenait pas que l’agresseur puisse partir sans problèmes alors que nous avions subi des injures racistes et des menaces. Son rire moqueur, en s’éloignant, l’avait encore plus blessée que lorsqu’elle s’abstenait de répondre en prenant sur elle toutes les insultes racistes, en faisant semblant de ne pas les avoir entendues. En quoi étions-nous responsables des drames de la guerre coloniale ?


La haine envers les « Viets » était grande chez la majorité des Français, d’autant que le Maréchal Jean de Lattre de Tassigny, commandant en chef du corps expéditionnaire en Indochine, venait de décéder de maladie en janvier 1952, alors que son fils Bernard, Lieutenant de cavalerie, à 23 ans, avait été tué au combat au Vietnam en mai 1951.

Dans les écoles de la République de Jules Ferry, on enseignait encore la grandeur de l’Empire colonial français vaste de 12 millions de km2, comprenant plus de 100 millions d’habitants, sauf que sur les terres de leurs ancêtres, dans leur propre pays, la plupart des colonisés n’avaient aucun droit. »

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