Ce livre présente une intrigue captivante avec la brutale apparition de jumelles aux pouvoirs surnaturels, dans un monde en proie à des conflits pour un artefact magique. La lutte pour la survie et l’identité des protagonistes, confrontés à des forces hostiles et aux mystères des Témoins, promet une aventure riche en émotions et en rebondissements. L’aspect divin et les phénomènes inexplicables qui entourent les jumelles ajoutent une profondeur mythologique et un potentiel d’exploration de thèmes universels, assurant un attrait auprès des amateurs de récits épiques et de quêtes personnelles. Trouver sa voie, sa place au sein d’une communauté qui ne nous a pas choisis, rencontrer l’amour et son propre sens du devoir, sa loyauté, appréhender son rapport au mariage et à la famille… Autant de questions sur le chemin de vie de Siam, notre héroïne, et qui font écho à nos propres dilemmes.

« Il est une Légende que l’archipel d’Eos chérissait plus que tout.

Cette histoire s’inscrit dans un monde en construction par les Témoins, alors que l’Homme était encore sous leur Oeil. La voici.

Lorsque la terre n’était encore qu’une interminable étendue de poussière, il y eut un fracas terrible. C’était l’alliance de tous les chaos, de toutes les apocalypses. Il y eut le Tonnerre, il y eut les éruptions solaires, les vomissures des volcans, les tsunamis. Il y eut les incendies, il y eut les déluges, la grêle, et la rencontre retentissante entre le ciel et la terre se soulevant pour former les montagnes. Il y eut les falaises vertigineuses, il y eut des abîmes insondables, et des étendues sourdes et sans fin de silences arides. De cet enchaînement de brutalités naquirent l’ensemble des territoires foulés par les pieds impurs des hommes.
Le vent et les ténèbres régnaient jusqu’alors sur la terre et les Dieux avaient décidé, pour tromper l’ennui, de bâtir un monde à partir de ce néant. Ainsi se réunirent neuf divinités toutes puissantes : Kedo, Teda, Moéni, Lobni, Aoros, Huwa, Sihé, Hata, et Ogu.

Il est une Légende que l’archipel d’Eos chérissait plus que tout.

Il y avait, au milieu de l’océan, une petite île volcanique sur laquelle Aoros aimait se rendre pour se reposer. Ici, nul ne craignait sa pluie, son tonnerre, ses vents. Ici, Aoros pouvait chanter sans qu’aucune larme de terreur ne soit versée. Inhabitée car inconnue des hommes, l’île disposait de rivières, d’arbres fruitiers et de multiples animaux sauvages que le dieu muet admirait depuis le sommet du volcan. Ce que la divinité ne savait pas, c’est qu’elle était elle-même secrètement contemplée lors de ses escapades. Hata, déesse du feu, en était tombée amoureuse le jour où elle l’avait vu d’un geste éteindre un incendie déclenché par des jeux d’enfants sur les steppes arides d’un vaste désert. Désirant ardemment conquérir la divinité des tempêtes, elle eut l’idée de plonger au cœur du volcan et de patienter jusqu’à la prochaine visite d’Aoros. Lorsqu’il s’assit au sommet comme à son habitude, elle fit fondre la roche pour provoquer une formidable coulée de lave. Cette dernière transporta celui qu’elle aimait jusqu’au pied de l’île, fendit l’océan, et créa l’archipel d’Eos que nous connaissons. Hata lui offrit alors une multitude de refuges sur lesquels chanter sans crainte, un vaste espace sur lequel faire danser ses nuages.
La divinité muette, pour répondre à cet amour, créa la foudre : une manifestation pendant laquelle s’unissaient le feu et la tempête, partout sur la terre. Eos devint leur foyer et les hommes ne tardèrent pas à s’y installer.
Peut-être qu’un peuple né de l’amour pourrait élever tous les autres vers le Bien.

Il est une Légende que l’archipel d’Eos chérissait plus que tout : puisque nés de l’amour divin, les insulaires se pensaient favorisés. Nulle guerre, nulle épidémie mortelle, nul chaos ne viendraient jamais se déverser sur leurs îles.

Ils se trompaient. »