La fabrique des souvenirs instantanés

Vassili Nady est avant tout un passionné de littératures, en particulier lorsqu’elles émanent de France ou de Russie au 19ème siècle. Il voue une admiration aux auteurs classiques de cette période, mais également à ses contemporains animés par la recherche, dans l’écrit, d’une certaine beauté de l’exigence.

Un temps petite plume épistolaire de deux présidents de la République, Vassili a désormais l’ambition de faire vivre ses propres histoires, glanées dans ses souvenirs comme au détour des bistrots parisiens.

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Ce roman, en partie fictionnel, aborde la thématique de la place des souvenirs dans la construction d’une vie, de l’influence que leur création a sur le déroulé de celle-ci.

Le récit, sinuant dans les méandres des rues parisiennes, prend place dans une couche sociale typique de l’époque et de cette ville, composée de jeunes cadres intermédiaires du secteur tertiaire. Ceux-ci, victimes consentantes de l’hédonisme ambiant, se questionnent sur leur utilité sociale profonde après avoir connu une ascension qu’ils sont les premiers à remettre en cause.

Le personnage principal erre entre cynisme et remords, appliquant à ses relations amoureuses, qu’elles soient finissantes ou naissantes, un rationalisme utilitariste que seul un plein avènement de l’extension du domaine de la lutte a pu permettre. Cet égoïsme le rend ponctuellement détestable, parfois pathétique, mais on en arrive inévitablement à se reconnaitre en lui, qu’on le veuille ou non. Jusqu’à se demander nous aussi, comme il le fait probablement trop, ce qui restera de notre présent lorsque l’idée d’avenir ne sera plus qu’une ombre.

Extrait

Les pages arrachées étaient projetées du deuxième étage avec agressivité, rancune. Les battants de la fenêtre, largement ouverts, laissaient passer les morceaux de papier déchirés et les éclats de voix féminine qui les accompagnaient. Alors que ces bribes d’ouvrage étaient propulsées avec violence dans le vide, comme si elles pouvaient blesser leur cible, leur course ralentissait dès qu’elles étaient libérées. Le son qui les enveloppait ne parvenait pas, malgré sa force, à les transformer en réelle menace et la suite de leur trajectoire pouvait faire penser aux doux allers-retours d’un pendule. Ainsi, en oscillant lentement de gauche à droite, elles paraissaient décompter les secondes de ces instants, les minutes de cette scène tragi-comique qui se déroulait dans une étroite rue pavée du cinquième arrondissement de Paris.

En regardant les feuilles finalement toucher la rue encore humide de l’orage récent, lorsque le ciel s’était lavé de sa propre colère, Vincent ne pouvait s’empêcher de considérer les événements avec détachement, avec la confiance de ceux qui se sentent préservés, presque chanceux. Tandis que le présent se manifestait de manière fracassante, qu’il s’imposait dans le calme de cette nuit d’octobre, il pensait à l’avenir, à cette période pas si lointaine où tout cela ne serait plus qu’un souvenir, un amas d’impressions confuses et mêlées. Sa seule peur était de se laisser aller à oublier qu’en cette nuit pluvieuse quelque chose s’était passé dans sa vie, ce qui n’était pas si fréquent.

Petit à petit, le flot de projectiles ralentissait, le volume des insultes et des menaces s’amoindrissait. Après un ultime reproche d’ordre général que l’on pouvait qualifier de conclusif, le silence se fit. A ce moment, le pic passionnel de la vie sentimentale de Vincent venait de se conclure. Il regardait calmement les débris littéraires et leurs théories sur l’amour et sa mort qui jonchaient le sol pavé. Reconnaissant des en têtes de chapitre, des tournures encore inscrites en lui, il ne put s’empêcher de sourire légèrement. Puis, alors que ses yeux se relevaient doucement, il eut le réflexe de faire un rapide mouvement sur le côté pour éviter un objet tombant du ciel noir. Étendu sur le trottoir comme s’il avait été intentionnellement disposé en cet endroit, couverture visible, ce qui restait du livre avait lui aussi été rejeté. Vincent ramassa ce débris du passé, ce simple objet qui avait prédit que de telles situations pouvaient exister. Puis le glissa avec soin dans sa poche, sans avoir pensé à lire les quelques mots que son écriture avait autrefois laissés sur la page de garde.

 

  • Les étapes de création

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