L’alambic du désamour
Mon livre raconte la relation de deux sœurs très proches par l’âge, relation qui va dégénérer douloureusement…
Ayant grandi sans TV, j’ai adoré la lecture et les livres dès mon plus jeune âge. A l’adolescence je rêvais d’en écrire un. Puis, le temps est arrivé où, ayant fini d’élever mes enfants, j’ai pu me consacrer à l’écriture de ce roman.
Je fais aujourd’hui appel à vous pour réaliser ensemble ce projet d’édition. Je vous propose de contribuer à la naissance d’un livre et de devenir des partenaires pour cette création. Votre nom en tant que contributeur sera présent dans le livre que vous recevrez en avant-première !
Je souhaitais écrire sur le thème d’une relation fusionnelle entre deux sœurs, très proches par l’âge, et éprouvant l’une pour l’autre un amour indéfectible. Bien sûr, l’amour évoluant vers la haine entre deux êtres a souvent été évoqué dans la littérature. Le motif qui est à l’origine de cette détérioration du sentiment est souvent le même : la jalousie sous toutes ses formes, prenant racine dans des traumatismes, conscientisés ou non, de l’enfance.
J’ai voulu faire ressortir un aspect, ou un motif, différent qui est peut-être (je dis « peut-être » car c’est au lecteur de ressentir et de se faire son avis) le nœud gordien du pourrissement de la relation entre les deux sœurs, jusqu’à sa complète disparition.
J’ai également mis en scène les autres membres de la famille, mais davantage au second plan, de façon à maintenir au premier rang, dans la lumière immédiate, la relation de plus en plus empoisonnée des deux sœurs.
J’espère que ceux et celles qui participeront à la création de ce livre auront, tout en se distrayant, une opportunité de compréhension différente !
Extrait :
Elle revoit leur arrivée, après le débarquement du « Pierre Loti », dans cette maison si blanche au bout de la petite route lugubre.
Le frère du Père les a réceptionnés sur le port et les a amenés à leur nouveau domicile. Bien que ce soit un logement de fonction, cette solide maison toute blanche n’a pas été habitée depuis longtemps. Aucun fonctionnaire n’a voulu y vivre car elle est tellement isolée, au bout d’une longue descente encadrée d’immenses bambous grinçants, au bord de la montagne, comme suspendue entre la terre et le ciel.
Au moment où la famille sort de la voiture et commence à la vider des bagages, des imprécations étranges éclatent. Le ton est très menaçant. La langue est inconnue. Puis apparaît une petite femme, ou ce qui semble être une femme, attifée d’une façon indescriptible. Le visage noir est buriné comme celui d’un vieux loup de mer, l’œil brillant est rempli de haine et sa bouche déverse un flot d’imprécations.
Toute la famille est saisie et s’immobilise. L’oncle reste impassible. Le Père se ressaisit et s’avance vers cette personne en lui disant dans la même langue – ça alors, Papa parle la langue du pays ! – de foutre le camp, que cet endroit et cette maison ne lui appartiennent pas. Et qu’elle ne remette plus les pieds ici ! Apparemment, elle ne veut pas obtempérer et insulte le Père qui marche sur elle, bien décidé à la refouler. Elle doit comprendre la détermination du nouveau locataire parce qu’elle rassemble précipitamment ses sacs, ses loques et prend la fuite en hurlant sans doute des injures et des malédictions, remontant au pas de course l’escalier – pour une femme de cet âge, son agilité est surprenante – qui donne accès au jardin.
Le Père revient vers la voiture et explique que c’est une vieille folle qui a élu domicile ici. Elle invoque les esprits et leur chante des incantations les nuits de pleine lune. Justement, c’est le cas cette nuit, la lune sera toute ronde et la vieille femme lui a dit qu’il paierait cher de l’obliger à partir et de l’empêcher de parler aux esprits de ses ancêtres.