Après « Ma penne pour l’écrire », un recueil de poésies, Jean-Claude Vincensini publie son deuxième ouvrage.
Dans la plupart de ses poésies, il choisit l’alexandrin, sans doute parce que la forme contraignante lui permet de contenir ce flot intarissable d’émotions et de souvenirs qui le submergent, l’habitent, le hantent.
Il puise son inspiration dans sa Corse natale, celle des vallées profondes, des cascades argentées, des crépuscules lunaires et des ports colorés de son île, « J’ai mon âme là-bas » nous confie-t-il.
L’écriture agit comme une catharsis, elle efface l’exil, les silences, les souffrances tues, tous les pluriels d’absence, elle redonne vie à ce qu’il croyait à jamais perdu, mais qui n’avait jamais cessé d’exister. La peinture de ses amis artistes et surtout de son frère, est une autre source d’inspiration. Il engage un dialogue empreint d’amour et de complicité, un « chjama é rispondi » fraternel entre plume et pinceau.
L’œuvre est un magnifique hommage rendu aux femmes et aux hommes de son village. Elle est un chant puissant qui s’échappe d’une voix grave et profonde, surgit telle une source claire des profondeurs de l’âme.
Tel un ébéniste des mots, Jean-Claude Vincensini travaille la langue française, comme il rabote, cisele le bois, patiemment, minutieusement pour créer une belle œuvre sensible et poétique, une moisson généreuse de copeaux, de mots et de souvenirs au parfum d’immortelles.

Extrait

Pour toi qui Liras

…Lis ce livre le soir dans le noir frémissant.

Je viens te le prêter pour le jour finissant.

Ce livre, tu l’écris à la lune endormie

Faisant tien le décor de la nuit, ton amie.

Ma plume qui n’écrit que ce que tu viens lire !

Devenant cette voix de ce que tu veux dire.

Le Poète ? C’est toi dans l’ombre du secret.

Moi je pose ces vers comme toi tu ferais.

Quand je marche à travers toutes ces fleurs écloses

Je me garde pourtant des épines de roses.

As-tu sans cris parfois souffert de leurs piqûres ?

Sans pour autant nier d’être belles et si pures…