L’enfant turbulent, se concentre sur les thèmes du harcèlement, de la violence et de la maltraitance subis dans l’enfance. Ce récit tire son originalité de mon histoire personnelle, une expérience vécue qui lui confère une authenticité et une profondeur rares. En participant à la création de ce livre, les lecteurs et les soutiens contribuent à sensibiliser un large public, notamment les parents et les jeunes, aux dangers du harcèlement et des violences faites aux enfants. Ce livre s’adresse à toute personne désireuse de mieux comprendre ces problématiques, qu’il s’agisse de victimes, de témoins ou même de professionnels cherchant à intervenir plus efficacement. Inspiré par une volonté de changement, j’aspire à ce que ce livre devienne une source de motivation et de solidarité pour ceux qui ont subi ou subissent encore ces injustices. Ensemble, par la connaissance et la prise de conscience, nous pouvons espérer mettre fin à ces phénomènes destructeurs.

Extrait du livre :

Alors que la nuit tombait et la fatigue de mes jeux me submergeait, je m’endormais à peine lorsque je sentis une présence dans ma chambre. Trop épuisé, je me dis que c’était sans doute un rêve.

Dans la pénombre de la chambre, l’eau froide s’écrasa sur mon visage, me tirant brusquement du sommeil. Mes yeux, écarquillés de surprise, tombèrent sur la silhouette sévère de ma mère. Elle se tenait là, immobile, brandissant la chicotte que mon frère Sanda avait rapportée plus tôt dans la journée. En un instant, je saisis l’ampleur de ce qui allait suivre.

Elle exigea que je descende du lit, mais la peur m’immobilisa. Terrorisé, je me recroquevillai contre le mur, cherchant en vain un refuge. Le premier coup de fouet fendit l’air et s’abattit sur moi, arrachant un cri de douleur si profond que les voisins durent l’entendre. Elle me traîna hors du lit, me jeta au sol et les coups pleuvaient, chaque impact traversant mes vêtements mouillés pour accroître la douleur de mes chairs.

Dans mon désespoir, j’espérais une intervention, quelqu’un pour me soustraire à sa colère. Mais dans cette nuit sans fin, personne n’osa braver la peur qu’inspirait ma mère. Finalement, ses coups finirent par perdre en vigueur ; il ne lui restait plus qu’un petit morceau de bois à la place de la chicotte. Pourtant, dans son regard, je perçus une lueur inquiétante, promettant une punition encore plus terrible le lendemain.

Épuisé et meurtri, je restai au sol, là où elle m’avait laissé, pleurant de douleur. Mon corps semblait consumé par mille feux, et l’absence de mes frères et sœurs ne faisait qu’aggraver cet abandon, comme s’ils trouvaient un certain plaisir dans mon supplice. Les larmes ne cessaient de couler tandis que je fixai le sang coagulé sur ma peau. Comment pouvait-on être si cruel avec un enfant simplement pour avoir joué au foot avec des amis ?

L’épuisement finit par gagner. Les larmes séchèrent d’elles-mêmes. Avec des gestes hésitants, je me redressai, retirai mes vêtements trempés et tentai de nettoyer les dernières traces de sang. Enfin, je rejoignis mon lit, mon seul réconfort dans cette nuit interminable, espérant que le sommeil m’emporterait loin de cette réalité accablante.