Chacun a sa façon de s’exprimer pour passer ses moments de temps libre. Certains voient dans le dessin ou la peinture un moyen d’oublier ce qui nous entoure, d’autres jouent de la musique ou montent des maquettes en plastique. Personnellement, j’écris pour créer une histoire temporaire coincée entre deux couvertures. Ces suites de pages sont autant des dessins que l’on imagine, des sons que l’on perçoit et au fil des mots le lecteur se retrouve dans ce que lui a offert l’écrivain comme happé dans un film virtuel. Écrire c’est un moment privilégié que l’on partage avec ceux qui acceptent d’en faire partie. Et c’est aussi une façon de se préparer à une retraite active. Mon premier roman, paru en 1998 au Québec, fut une aventure pleine et passionnante au terme de laquelle j’ai pris la piqûre de l’écriture et des rapports indirects que l’on fonde avec les lecteurs. Lorsqu’en plus les commentaires et critiques de ces derniers sont bonnes, c’est d’autant de baume au cœur. Écrire, c’est un moment privilégié de partage pour l’écrivain et pour le lecteur.

Thème
Certain que le Oui allait l’emporter haut la main lors du dernier référendum, le gouvernement provincial du Québec avait secrètement durant les mois qui précédaient le vote, mis sur pied le Centre d’Intelligence et de Renseignement Québécois. Comme le non gagna, le CIRQ resta officiellement à l’état embryonnaire, toutefois officieusement il existe sous le Mont-Royal dans quelques galeries creusées et aménagées en bureaux ultra sophistiqués une unité active du CIRQ. ‘’Opération Ça s’peut tu’’ relate un des dossiers du CIRQ.

Originalité
Un espion Québécois, c’est loin d’être banal et surtout inattendu. Et quand celui-ci est part la même occasion détective privé, ancien policier de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) et ex membre du Royal 22eme régiment, cela peut donner un peu de nerf à l’histoire. Désinvolte, entraîné à faire face à l’imprévu, décisif dans ses actions, Stanislas Kikowsky, né à Val d’Or en Abitibi, est loin d’être un enfant de cœur; probablement aussi efficace que James Bond, il ne boit néanmoins pas de dry Martini, ne conduit pas d’auto luxueuse et ne séduit pas toutes femmes qu’il rencontre. Lui, est Québécois, boit de la bière, conduit ce qu’il trouve et n’a pas de succès féminin à outrance. En fin de compte, c’est un roman d’espionnage au gout de sirop d’érable.

Aussi, il n’existe pas énormément de héros dans la littérature québécoise, c’est ce qui ajoute à son originalité.

Extrait

‘’ Personne ne m’avait vu ni entendu. Doucement je me saisis de mon arme, alors que le mammouth armé avançait vers le lanceur de disque qui avait disparu maîtrisé par Triple Z. Dans mon écouteur, je recevais les sons en direct de la scène. Ce qui donnait quelque chose dans le gout de ‘’tiens mon taber…, prends donc celui-là et celui-là’’ avec en plus des bruits de coups de poing assez intenses.

Comme le char d’assaut marchait d’un bon pas et qu’il fallait l’arrêter avant qu’il ne fasse usage de son arme intempestivement, je sortis de la pièce, et lança un ‘’Plus un geste’’ que même moi j’aurai pris très au sérieux. Malheureusement pour lui, il se retourna en épaulant sa mitraillette et la dirigea vers mon humble personne.

Il y a des instants qui durent tout un moment et des moments comme celui-ci qui ne durent pas plus qu’un instant. Mon entrainement dans les forces et à la GRC eurent raison en moins d’une nano seconde d’un quelconque cas de conscience. Ma première balle à haute vitesse initiale, le traversa à la hauteur du poumon droit ce qui lui évitera de souffrir de pneumonie à jamais mais l’empêcha de respirer par la même occasion, ma deuxième le vasectomisa d’une shoot. De plus, l’onde de choc des projectiles envoya ce qui restait de lui valdinguer comme une poupée de chiffon quelques mètres en arrière, puis il s’éffoira comme un paquet de linge sale aussi ‘’mourru’’, comme l’aurait dit Rama, qu’une tranche de salami; son dernier moment ne prit pas plus qu’un instant.‘’