Ce livre souhaite livrer au lecteur une réflexion sur la vie, grâce à trois personnages très ordinaires, mais une réflexion assez concrète. L’auteur ne prétend pas élaborer une philosophie de l’existence, mais au contraire raconter des vies assez banales, sous une forme autant que possible poétique. Un Français classique vient illustrer des situations vécues par chacun des trois protagonistes. Certains lecteurs pourraient y retrouver des moments de leur vie.

L’intérêt de s’exprimer sous couvert de courrier, est qu’il permet de passer d’un sujet à un autre sans continuité trop rigide évitant le risque d’une suite de biographies, rappelant les Pensées de Marc-Aurèle, ou encore de Pascal. Baignant dans une esthétique classiciste, le texte évoque les ambiguïtés du monde antique  et du nôtre.

∗∗∗∗

Extrait de Penser pour soi et pour Autrui de Jean-Louis Nicolini

Le dernier rivage, le lieu où nous savons devoir aller, qui n’existe peut-être pas mais qui peut exister tout de même, enfer, paradis, vide absolu ou néant, dont on ne peut vraiment parler avant et d’où on ne peut rien dire après. Nos esprits hantent ce rivage toujours désert des autres de notre vivant, mais sans doute peuplé par eux, avec nous, après notre mort. Lieu ambigüe, amphibie, ambivalent, à l’image de ces sables humides bordées d’eau, où la terre hésite à devenir liquide et où la mer ne sait devenir solide, où nos pas se marquent et s’effacent pour resurgir à nouveau quelques temps, quelques mètres, où mon esprit s’évade et se repose souvent, posant et reposant sans relâche la même question au sable qui s’envole vers le ciel et à l’océan qui écume sur la terre : Que tal ?

∗∗∗∗