Le titre de ce livre est tiré de la chanson « Les gens qui doutent » d’Anne Sylvestre dont les paroles m’émeuvent à chaque fois. Un hymne pour les gens qui se sont toujours sentis à part.
Ce livre s’adresse aux personnes à qui on a tant de fois demandé d’être autrement qu’eux-mêmes et qui à un moment n’ont plus la force de faire semblant. Arrivés à un point de non-retour, il ne leur est plus possible de vivre sous le diktat de la société et n’ont qu’une envie : éclore !
C’est après avoir lu les romans de Constance Debré, que je me suis pris de passion pour le genre de l’autofiction, cette manière brute de livrer un récit. Même si ce récit est une fiction, je l’ai bâti à partir de moments de ma vie.

C’est arrivé en lettre recommandée. Un avis de passage dans ma boîte à lettres. Je suis allé au bureau de poste, miraculeusement ouvert au moment où je sortais du travail. La dame derrière son guichet m’a tendu la lettre en échange de ma carte d’identité et d’une signature. Suis retourné chez moi. Sur le chemin, je jouais avec l’enveloppe. Trop impatient pour attendre d’être assis dans mon canapé, je l’ai ouverte. L’ai lu en diagonale. Je me suis arrêté de marcher. Comme si ne plus bouger allait changer quelque chose au contenu de la lettre. Comme quand, alors qu’on suit la route dictée par le GPS et presque arrivé à destination, on coupe la radio qui jouait fort jusque-là.
Je ne rêvais pas. Je l’ai relu. Plus attentivement. Mais à la seconde lecture, ça se confirmait. Après deux ans et quatre mois, mon contrat ne serait pas renouvelé.

À réception du présent courrier, il me restait moins d’un mois avant que mon passage à l’hôpital ne prenne fin.
J’ai mis quelques jours pour réaliser que je venais de perdre mon emploi. Au pire moment. Puisque je rencontrais des soucis avec ma voiture qui, avec la quantité kilomètres que je lui mettais dans la vie un week-end sur deux pour récupérer mes enfants, ne cessait de s’épuiser. Sans parler des dettes qui dataient de mon mariage et que je réglais laborieusement depuis bientôt quatre ans.
Forcé de constater qu’un nouveau cycle venait de démarrer, sans avoir été consulté comme de bien entendu et que j’allais être contraint de sortir les rames, car ça allait souffler fort.