Mon roman est un chemin initiatique qui s’adresse à tous ceux qui aiment inconditionnellement la vie.
Je l’ai construit chronologiquement. Les naissances multiples que l’on s’offre, en sont les balises.
Anne, mon héroïne bretonne, est née de la nécessité du questionnement universel, des épreuves, des prolongements, des ombres, des consciences, des silences, des dispenses de mémoire, des arrêts, des clés, de l’éveil, des ailleurs et des grandioses lumières. L’amour en est le socle fondateur.
Dès la sortie du ventre de sa mère, elle se réduisit à l’échelle de la graine perdue dans la terre, recroquevillée, silencieuse, observatrice des jours, et admirative des nuits éclairées de l’alignement d’Orion. Elle s’envisagea produit et partit en quête des causes.
Elle accepta les leçons des marées, recouvrant l’existant de ses flux, et garantissant les retrouvailles aux reflux d’après. L’air la fit naître, la relia à la préciosité des dangers. La terre lui offrit ses tremblements et ses répliques.
Plus tard, elle naquit en conscience. Les masculins fondamentaux de sa vie, lui dessinèrent des cercles cotonneux, et la bordèrent des révélations sur sa féminité. Elle se prolongea mère. Elle fut le relais.
Sa descendance hérita de la mémoire et du présent glorieux, des balbutiements et des réponses , des chemins sinueux et des espoirs. Elle se sentit belle âme ouverte à l’instant des magies possibles, métamorphosant les fins en débuts pour elle.
Ce livre est l’histoire d’un humain ordinaire qui expérimente la délicatesse des apprentissages de vivre.

Extrait du livre

Rien ne les empêcha de se lier, aucune défiance, aucun schéma initial sur fond de conditions sociales, d’oppositions de principes, d’affirmations d’égos, de démonstrations toxiques.
Leurs combats contre eux-mêmes, contre l’ordre établi, furent rangés sur l’étagère d’une bibliothèque. Ils renoncèrent aux batailles, pour s’investir corps et âme, dans le présent du bonheur, et se permirent les impudeurs des corps et des âmes, conscients des pertes, concentrés sur les essentiels, expérimentés des douleurs déjà vécues, qui coloraient leurs chemins empiriques.
Ils décidèrent de ne pas être au milieu de la vie, et s’équilibrèrent sur les bords, pour ressentir la puissance des abandons. La fin heureuse en découlerait.
La piste blanche qui s’offrait à eux, facilita la défiance des hauteurs. Le chemin droit permit la connexion authentique. Ils dessinèrent des cercles entremêlés, multipliés, cotonneux. Ils s’improvisèrent moutons dans les yeux d’un aviateur¹ , s’unifiant dans la rondeur, pour ne former qu’une évidente réalité.
Lui, partagea son monde aux contours suaves et sucrés, l’improvisa chef d’orchestre pour entendre la musique de leur vie, la troubla pour s’inonder de ses émotions, l’inspira de mots pour qu’elle narre la puissance du sentiment, la façonna pour le révéler.
Elle, s’improvisa prétexte pour confirmer le chemin patient de cet homme et partagea, son fou-rire éruptif, ses sauts enfantins dans les flaques d’eau, son essoufflement vital, son abandon salvateur, son souffle puissant. Elle se confirma complice et complémentaire dans la découverte et l’usage de la vie, expérimentant l’extraordinaire dans la banalité du temps, la simplicité et le respect du partage.
Elle regarda droit dans les yeux, l’évidence qu’il restait à accueillir. Elle y vit la sécurité l’apaisement et la révélation. L’équation de son héritage féminin enfoui, fut résolue.
A la fin de leurs métamorphoses, ils écoutèrent la face B du vinyle, le morceau réveilla la face A et fut un chef-d’œuvre. Ils ressentirent la fragilité, le choc des failles, la tectonique des ébranlements qui réinventèrent le socle. Ils inspirèrent le mythe de l’androgyne, démontrant que la moitié de soi, associée à l’autre moitié retrouvée, annonçait la genèse d’une troisième voie.

¹« Dessine-moi un mouton » dit le petit prince à l’aviateur Saint-Exupéry