Ruralité oblige
Pourquoi dit-on aujourd’hui rural, voire néo-rural plutôt que paysan ou campagnard ? Qu’un linguiste de formation s’y intéresse, on peut le comprendre. Qu’un campagnard de naissance, même un peu déserteur pendant trente ans, y voie matière à étonnement, on le suit, on grogne… et on sourit aussi.
Peu importe qu’il ait été prof, chroniqueur halieutique, pêcheur à la mouche, laissez-le vous emmener dans sa campagne. Peut-être y verrez-vous la vôtre.
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Si la ruralité oblige désormais, c’est qu’elle s’est imposée à la campagne traditionnelle des agriculteurs, éleveurs, bergers, chasseurs, pêcheurs, forestiers… en leur prenant pas mal de leurs prérogatives pour les offrir à d’autres, aussi peu informés soient-ils parfois. Les acteurs campagnards d’autrefois sont aujourd’hui encartés, endoctrinés, subsidiés, contrôlés, même parfois interdits, condamnés à changer ou à disparaître, toujours privés d’une bonne partie de leur rôle ancestral. C’est grave, mais un vrai campagnard pleure assez peu : la vie d’autrefois, parfois si fantasmée aujourd’hui, était dure, elle lui a appris à « rire de ses malheurs ». Un campagnard vous invite à le suivre… en partageant ses souvenirs et ses espoirs. Il sait que le printemps existe encore, il rit à l’idée de vous en convaincre.
Extrait
Le piège s’est refermé. Le sanglier de l’automne fait la fête des grands restos à côté de la gigue. Les champignons sont livrés par des mycologues aussi urbanisés que les chasseurs eux-mêmes. Le brochet de l’entrée est venu de Pologne, raide de toute sa chair glacée.
Le piège s’est refermé. Même les maisons n’y ont pas échappé : les habitations rurales sont devenues maisons de campagne à coups de gros billets que les campagnards n’avaient pas. Le marketing fit des petites fermes des fermettes authentiques, puis les fermettes devinrent résidences. L’ancienne étable y sent le tabac froid des salons renfermés et les granges sont lofts avec mezzanine et cheminée à feu ouvert, celle-là même que les vieux avaient bannie depuis longtemps au profit d’un poêle. Mais quand on y cuit des brochettes sur une grille en inox, il paraît que ça sent la campagne. Curieux, dans la campagne que j’ai connue, on ignorait les brochettes et même l’inox.
Les petits ont vendu leurs maisons, leurs terres, leur tas de fumier. Leurs potagers sont des pelouses.
Vingt fois par an, on y traque l’herbe folle et la chasse à la taupe s’ouvre dès le printemps. L’herbe n’existe plus. Il n’y a plus de fenil, la semence s’achète en carton à la jardinerie. On cultive le gazon.
On le sème, on le roule, on le désinfecte. On l’abreuve de nitrates, on le scarifie, on le soigne sélectivement. L’herbe ne coupe plus. Elle ne siffle plus, même dans les mains des enfants. L’herbe se fait petite pour des pantalons blancs qui veulent le rester. Elle veut faire oublier qu’elle est parfois mauvaise à ceux-là dont jamais elle n’a rougi les jambes. Mais quand la folie de l’herbe est interdite, faut-il s’étonner si d’autres folies naissent ?
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Les étapes de création
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