Le thème de ce livre, c’est l’intelligence financière cachée et les mécanismes invisibles qui enferment les pauvres dans un cercle sans fin. J’ai grandi en observant ces réalités dans mon entourage, en voyant des gens brillants sombrer, non pas par manque d’effort, mais par manque de clés. La Termitière Invisible est née de cette frustration et de mon désir profond de comprendre et surtout de transmettre. C’est aussi un moyen de montrer comment une élite utilise son pouvoir pour empêcher ou essayer de contrôler toute initiative de prospérité en dehors de leurs réseaux, pendant que la majorité se débat dans l’illusion.

Son originalité est de mêler fiction, culture africaine et révélations sur les réseaux invisibles de pouvoir et d’argent. Il enseigne une stratégie financière très puissante basée sur les Termites, capables de construire un réseau souterrain invisible, solide, interconnecté, très développé et qui peut donner une clé à toute personne désirant sortir de la pauvreté. C’est une rupture, un miroir et un guide pour ceux qui veulent se libérer.

Les lecteurs ont tout intérêt à participer à sa création parce qu’ils ne soutiennent pas seulement un livre : ils investissent dans une idée, un mouvement, une prise de conscience. En le portant avec moi, ils deviennent acteurs d’un réveil collectif. Donc soutenir ce projet, c’est aider aussi à transmettre un savoir libérateur, et à offrir un outil d’émancipation économique aux générations présentes et futures.

Extrait

CHAPITRE 1 LA TERRE OU LE MIL

Le soleil écrasait le village de Koffikro sous sa chaleur brûlante. L’air vibrait au-dessus des cases en terre battue, et le vent chaud soulevait des volutes de poussières rouges. Dans l’ombre d’un manguier, Kouadio, quinze ans, observait la place du marché, où les femmes discutaient bruyamment autour de paniers remplis d’ignames, de tomates et de piments séchés. Ce jour-là, un évènement inhabituel secouait le village.

Le vieux Tano, l’un des plus riches commerçants de la région, avait convoqué tous les jeunes garçons sur la place publique, vêtu d’un grand boubou blanc brodé, il se tenait debout devant eux, appuyé sur sa canne sculptée en bois d’ébène. Son regard perçant scrutait chaque visage avec une intensité troublante. Derrière lui, deux serviteurs déposèrent lentement un grand sac de mil à ses pieds. L’assemblée murmura. Ce n’était pas une simple réunion. Il y avait quelque chose d’important dans l’air. Tano leva la main et le silence se fit.
– Aujourd’hui, je vous offre un choix.
Les garçons se regardèrent, intrigués.
– Vous pouvez repartir avec un sac de mil, ici et maintenant. De quoi nourrir vos familles pendant plusieurs jours.
Un murmure d’excitation parcourut le groupe. Un sac de mil était une fortune pour eux. Mais Tano poursuivit :
– Ou bien…. Vous pouvez prendre un lopin de terre.
Le silence retomba aussitôt. Certains fronçaient les sourcils, d’autres semblaient perplexes.
– Un lopin de terre ? souffla Issa, un garçon au crâne rasée qui se tenait près de Kouadio.
– Oui. Une terre qui vous appartient, mais que vous devrez cultiver.
L’offre était étrange. Pourquoi choisir une terre incertaine alors qu’un sac de mil était une sécurité immédiate ?
Tano planta son regard dans l’assemblée.
– Réfléchissez bien. Le choix que vous ferez aujourd’hui déterminera votre avenir.
Les premiers garçons s’avancèrent. Il n’y eut pas d’hésitation : presque tous prenaient le sac de mil.
– Au moins, avec ça, je suis sûr de manger, dit l’un d’eux en repartant ave son butin sur l’épaule.
– Qui sait si la terre me donnera quelque chose ? combien de temps devrais-je attendre ?
Kouadio, lui, restait immobile. Son cœur battait plus fort. Quelque chose lui disait que ce choix n’était pas aussi simple qu’il en avait l’air. Il leva les yeux vers l’ancien du village, un vieil homme aux yeux vifs assis sur un tabouret non loin de là. L’ancien le regardait en silence, avec un léger sourire. Kouadio prit une profonde inspiration et avança.
– Je prends la terre.
Un silence pesant tomba sur la foule.
Les garçons éclatèrent de rire.
– Tu es fou, Kouadio lança Issa, le sourire moqueur, Avec le mil, tu peux manger tout de suite. Ta terre, elle ne vaut rien aujourd’hui.
– Peut-être, répondît Kouadio, son regard rivé sur Tano. Mais demain, elle pourrait valoir plus que ce sac de mil.
Le vieux commerçant l’observa un instant, puis un sourire discret se dessina sur son visage. Il fouilla dans son boubou et en sortit un parchemin qu’il tendit à Kouadio.
– Voici l’emplacement de la terre. Fais en bon usage.