Un homme si grand dans l’entrée du jour

Je suis né en 1961 en Lorraine, par inadvertance. Depuis près de quarante ans je réside en Bretagne où je cherche l’écriture. J’enseigne aussi dans un lycée de Châteaulin (Finistère).
Mon premier roman, Les Fleurs de l’Autre, a été édité en octobre 2000. Après quinze années à m’occuper d’autres choses, j’ai écrit deux récits au printemps dernier, ils ont été regroupés en un recueil, Sans voix ni toit, édité en septembre dernier. J’offre régulièrement des lectures publiques en médiathèques, associations, festivals, et interviens dans des classes de lycées ou collèges.
Je vous présente ici mon troisième livre. J’écris encore afin de toucher de la plume l’essentiel, ce que le monde énervé ou la mort prématurée nous fait manquer. Et pour retenir un peu les âmes belles d’ici. Voici donc un enfant qui recherche celle de son père, afin de bien grandir.
Je fais aujourd’hui appel à vous pour réaliser ensemble ce projet d’édition. Je vous propose de contribuer à la naissance de cet ouvrage en devenant partenaire de sa création. Votre nom en tant que contributeur sera présent dans le livre que vous recevrez en avant-première !

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C’est un chemin entre innocence et douleurs, quand la réalité du deuil parfois ne saute pas au visage, quand elle prend son temps et distille sur tant d’années son acide et ses leçons.
Mon Papa est mort très tôt, un siècle avant l’éclosion de ma conscience. C’est comme ça, les véritables héros sont fragiles du cœur, ils aiment trop, ça leur fatigue les valves. J’avais huit ans et une demi-tonne d’insouciance. Après, il m’a fallu chercher, deviner, inventer : son visage, son regard, sa voix, dont il me restait si peu. Et chercher ce qui construit un homme. De mes trop rares années avec lui, et de tous les récits qui me furent offerts sur sa vie, il me reste quand même une formidable conclusion : être un Homme, c’est être libre à tout prix. Je me suis emparé assez vite de cette formidable utopie qui amuse les enfants et encombre les adultes. Mais que la barre est haute ! Comment être digne d’un homme six fois évadé de la guerre et des camps allemands, lui qui a toujours su remonter du pire des découragements ? Au-delà de ce défi, je ne peux m’empêcher de relier son histoire à celle des évadés de l’Afrique et de l’Asie qui aujourd’hui tentent le vaste pari de la Méditerranée, et viennent frapper à notre porte, à ma porte, comme mon Papa tout perclus de faim et de neige fit le pari de frapper à la porte d’une ferme hollandaise, en janvier 1944, en se demandant qui ouvrirait.

« Mon Papa lui n’avait pu choisir. Ceux d’en face étaient Allemands. Certes, il a trouvé parmi eux des soldats et certains officiers d’honneur, mais il y avait aussi les nazis jamais très loin, et dans ses échecs, dans les cinq captures qui mirent fin à ses cinq premières cavales, cela aurait pu mal finir.
J’aurais aimé lire plus tôt, plus jeune, ce carnet et ses quelques récits. Je me serais nourri de sa persévérance. J’aurais lu et deviné son idée fixe, sa fidélité à la vie, entre les mois banals mais épuisants de travail et d’attente, les maigres pitances et la torture de l’incertitude. La simple question « combien de temps va durer la guerre ? » a dû l’envahir à l’étourdir dans les jours et les nuits du camp glacial, d’autant qu’à cette question s’attache la suivante : « combien de temps à passer encore dans ce trou ? ». Ces questions furent aussi, et d’ailleurs, le carburant de sa résolution. Même si les mois passaient sans nouvelles occasions sérieuses de fuir, sans doute mon Papa bâtissait-il dans son intelligence les itinéraires possibles pour sa tentative prochaine.
Il a pu compter aussi sur d’autres hommes de caractère, ceux-là qui refusaient la résignation et par là, toute déchéance. Je tiens pour révélateur, alors qu’il moisissait sur une île de la Frise, au nord de la Hollande, son évasion par la mer, par le vol de deux bateaux, le 5 octobre 1942, en compagnie de sept autres fugitifs. Après quelques heures de navigation dans la crainte des patrouilles navales autant que dans le fol espoir d’atteindre la Grande-Bretagne, il a fallu choisir : l’un des équipages voulait le large au risque de se perdre et de se noyer, l’autre préférait d’abord longer la côte par prudence au risque d’être repris très vite. Maman m’a raconté que mon Papa avait choisi la première option, récit confirmé bien plus tard dans un résumé trouvé de sa main. Son embarcation prit donc l’option grand large et vaste horizon, et quand bien même elle fut capturée par une vedette allemande, je suis sûr que pendant au moins plusieurs heures, lui et ses compagnons inspirèrent tout le bon air de la liberté. Ce qui bien sûr lui servit de réserve d’oxygène pour la tentative suivante.
Aujourd’hui, alors que des milliers d’Africains et d’Asiatiques bravent tous les dangers pour atteindre l’Europe en traversant la Méditerranée sur des esquifs mal gonflés aux moteurs asséchés, je ne peux m’empêcher de songer à ce que ces désespérés et mon Papa ont de commun.
Une incroyable envie de vivre. Vivre debout. »

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