Entretien avec Christine Arbaye – Aimez-moi
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Une grande joie, un sentiment d’accomplissement, une libération aussi, ce que j’ai posé n’est plus à porter. Si je cherche une image, il me vient celle de l’enfant nouvellement né.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les retours ont été unanimement encourageants, les lecteurs sont touchés par la force émotionnelle du livre, l’originalité du montage et la théâtralité qui projette le lecteur dans différentes ambiances.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
J’ai appris à mettre à distance le travail accompli, à voir le travail fait comme un élément parmi d’autres, ni plus important, ni moins important. J’apprends à aller au contact des lecteurs, à sortir de mon confort derrière un clavier. J’apprends à écouter les interprétations et à ne pas chercher à rétablir la vérité de ce que j’ai voulu dire. J’apprends à laisser mon travail s’échapper pour vivre sa destinée.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
J’ai écrit ce livre comme on monte un spectacle, je l’ai imaginé de façon théâtrale sur une scène à plateau tournant. Chaque scène est construite en unité de temps et de lieu. Le livre est par là très rythmé et découpé pour ne pas laisser l’ennui entrer dans la lecture.
Je crois que j’ai réussi l’exercice à l’écoute de ce que les lecteurs me disent.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Je laisse émerger le sujet en écrivant sur un carnet les idées qui me viennent. Celle qui reste est la bonne. Je choisis alors une date de fin d’écriture et j’organise mon agenda pour laisser l’espace nécessaire à l’écriture sans me couper de la vie. J’ai besoin de créer sans stress. Je me donne la permission du temps. Quand je suis prête de façon logistique, je laisse le sujet vivre dans mon imaginaire, déambuler dans ma pensée, je le mâche et le remâche. La marche m’aide beaucoup. Chaque séance d’écriture commence par une longue marche. Quand je rentre je m’installe et mes doigts filent sur le clavier. Je ne censure rien, j’accouche de ma rumination puis je corrige, j’organise, j’élague, je reprends.
Il y a des jours de création, il y a des jours de corrections.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
J’ai repris l’écriture, non d’une fiction, pour éviter de tomber dans le piège d’écrire un tome 2 ou un roman bis, mais d’un travail pédagogique lié à mon expérience professionnelle de formatrice. Le style reste narratif pour conserver le plaisir ludique de la lecture.
Christine Arbaye, auteure de Aimez-moi, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.