Entretien avec Rémy Carrodano – L’hypocrisie durable, et après ?

Entretien avec Rémy Carrodano – L’hypocrisie durable, et après ?

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

Un sentiment partagé entre fierté et modestie.

Je croyais qu’écrire ses mémoires était réservé à une élite que l’on voit sur les plateaux télé. En fait si on écrit avec sincérité et avec le cœur tout s’enchaine dans sa tête. On peut déclencher en soi un détonateur intellectuel sans s’en rendre compte.

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

En vrac : « on a découvert le Rémy qu’on ne connaissait pas ! »

« Quel parcours ! Quelle galère ! » « Quel courage d’avoir continué » !

« Un vrai militant engagé » « Pourquoi tant d’obstacles devant des innovateurs et des gens sincères »

En définitive des retours élogieux.

D’autres n’ont pas réagi. Il semblerait que certaines parties du livre soient techniques. Certains ont été impressionnés et n’ont pas osé m’en parler, ou indirectement. La peur sans doute de réveiller des situations que j’ai vécues avec les échecs financiers ? Ou dépassés par des évènements qu’ils n’imaginaient pas exister dans cette profession ?

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ?

Une expérience bénéfique. Etre édité c’était plutôt dans mon imaginaire. C’était sans doute un défi avec moi-même. La période douloureuse du confinement m’a beaucoup aidée.

En avez-vous tiré des enseignements ?

Oui sans aucun doute. La Persévérance et la Vigilance. Ce que certains appellerai l’entêtement. Dans ce sens je préfère parler d’engagement. Il faut encourager les citoyens qui ont des messages à nous faire passer.

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ?

C’est difficile d’en parler moi-même. Mais si je peux me le permettre, c’est d’avoir décrit et raconté des évènements liés à mon parcours, que ce soit professionnel ou militant, que l’on n’entend peu ou pas dans les médias en général, même dans les réseaux sociaux. Je n’ai jamais écrit sur les réseaux sociaux ce que je vivais.

A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

Ils ne me l’on pas dit dans ce sens. Mais surtout comme une expérience de vécu personnel, dont ils n’avaient jamais entendu parlé.

Le parcours d’un Eco promoteur et de militant c’est une image peu courante à mon avis. Ceux qui la vivent n’ont pas toujours envie de la raconter. Il y a des séquelles sociales et psychologiques qui restent gravées et empêchent toute démarche de témoignage à court ou à moyen terme.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Comme je vous le disais c’est venu spontanément. Il fallait que je parle de mon parcours et de mes obstacles, pas par vengeance ou haine contre qui ce soit, ni par égo centrisme.

Je voyais ce travail ( si on peut appeler cela un travail) comme un témoignage, un retour d’expérience, qui pourrait servir aux débutants dans ce métier ou dans leur engagement militant, dans leurs stratégies d’engagement.

Cependant l’engagement c’est presque comme une étincelle qui allume une mèche, sans savoir si celle-ci va éclater en lumière. Souvent on n’y est préparé. Ce n’est pas prémédité.

Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Aucune. Ni rituels, ni méthode encore moins des astuces.

Ce sont les cinq sens qui éveillent mon esprit. Surtout l’oreille du cœur. Celle qui écoute avec l’esprit et les émotions.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

Franchement je n’en sais rien. Tout dépend de l’évolution autour des thèmes que j’ai décrit dans mon livre. Le monde est bizarre.

On peut tout faire et s’engager si on a des idées et des projets, mais on peut aussi ne rien réussir, ni faire aboutir ses idées et ses projets, si les obstacles et les épreuves sont trop insurmontables.

C’est frustrant, mais c’est comme ça dans le monde qui nous entoure. Si on ne s’engage pas on le regrettera. A l’opposé si on s’engage trop on risque d’être déçu fortement. On est toujours entre le marteau et l’enclume.

Et c’est là tout l’enjeu au sein de la société actuelle :

« Perdre toute illusion mais ne jamais abandonner et s’engager »

Rémy Carrodano, auteur de L’hypocrisie durable, et après ?, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.