Entretien avec Thibault Merckel – La divine pérégrination

Entretien avec Thibault Merckel – La divine pérégrination

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Entre création de sectes en l’honneur de mon livre et menaces de mort à mon encontre, j’aurais tendance à dire que les retours sont plutôt hétérogènes…

Un peu plus sérieusement, ce qui ressort énormément c’est qu’il faut se laisser porter par le caractère absurde de l’intrigue, car le dénouement apporte une vraie récompense. Le consensus est qu’il s’agit là d’un monde à part entière et qu’il ne faut pas se fier à son hermétisme apparent, qui cache plus de cœur qu’il ne le laisse paraître.

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

L’originalité de La Divine Pérégrination vient probablement du fait que, malgré les enjeux qui dépassent les frontières de l’espace et du temps, le roman s’intéresse avant tout à ses personnages et à leur évolution. Il parvient à donner un sens à leur existence, quand le monde autour d’eux n’en a plus. Et je pense qu’on peut tous s’identifier à de tels arcs narratifs.

Au-delà de ça, La Divine Pérégrination se fait également un malin plaisir de mélanger les plus grands mythes des plus grandes civilisations de ce monde, pour mieux les déconstruire et les confronter à certaines idées en apparence parfaitement incompatibles.

Finalement, ce roman est un pur exercice d’originalité, de sa préface jusqu’à son épilogue. Et, cerise sur le gâteau, l’un des protagonistes s’appelle Hannus. J’aurais peut-être dû commencer ma réponse par ça, d’ailleurs.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Ce roman (mon quatrième) est le plus long de tous. Et comme souvent avec une œuvre complexe comme celle-ci, le processus de créativité est très simple : c’est un va-et-vient constant entre nécessité absolue d’écrire et rejet en masse de tout ce qui sort de son propre cerveau. C’est éprouvant autant que c’est exaltant.

Pour ce projet, j’ai voulu m’isoler le plus possible. Non pas physiquement, mais mentalement, en m’enfermant dans la musique de Philip Glass lors de chaque session d’écriture. Je pense que ce « rituel » était nécessaire sur le moment, pour ce livre en particulier, mais je n’appellerais pas ça une méthode. Mes prochains romans répondront eux aussi à leurs propres processus, différents de celui-ci et en cohérence avec l’humeur générale de l’œuvre.

Celle-ci, apparemment, demandait de la souffrance. Celle qui a suivi, elle, demandait de la sérénité.

Thibault Merckel, auteur de La divine pérégrination, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.