Entretien avec David Bouyer-Wehrle – Panzer Plot
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
De l’encouragement et de la confiance. Tout projet créatif partagé au public amène une excitation mêlée aux doutes. Exposer son travail c’est s’autoriser à s’exposer. Je présume que l’on s’attarde trop sur des questionnements tels que « cela va leur plaire ou pas » ? Qu’importe, le plaisir d’avoir écrit rejoint celui de la parution du livre.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Le dénominateur commun de leur lecture repose sur l’aspect très créatif, beaucoup d’imagination et amusant à la fois. Étonnant, déroutant, sans pour autant se perdre, ça triture l’esprit et ça le revigore. C’est un livre qui se lit assez vite, car il est plaisant.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
L’expérience de l’édition ne peut se vivre que si le couple éditeur/écrivain s’opère. En effet, chacune des parties s’investit avec des objectifs plus ou moins différents. Ce qui ne diffère pas, c’est de procurer du bienfait à la lecture. Les éditions Maia maintiennent ce challenge grâce aux passions réciproques. L’enseignement est l’implication, en tout temps. Ce qui est apprécié, c’est la recherche de la perfection, par les lectures, les corrections et les remaniements. Le mouvement est la vie, et s’impliquer provoque une énergie et une synergie. Nous présumons souvent d’avoir achevé un travail perfectible. En fait, avoir la conscience de pouvoir s’améliorer est le bénéfice à tirer pour obtenir une prochaine expérience encore plus enrichissante et divertissante.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Elle est déjantée. L’histoire et ses rebondissements sont illimités. L’impossible n’existe plus et le lecteur peut s’attendre à tout. Mais le fil conducteur est omniprésent. Quelquefois il se dévoile, parfois il fait appel aux ressentis du lecteur. Il est impliqué. Les premiers lecteurs l’ont tout de suite perçu, tout en prenant conscience que l’histoire avait un sens et une logique.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Sans surprise, le travail d’écriture est un acte solitaire, dirons-nous. Mais pas toujours. Louis de Funès, mon acteur préféré, puisait de son imagination les situations communes des personnes, mais surtout de sa mère. On abandonne facilement sa solitude pour se faire des monologues avec les clins de la vie de tous les jours et de nos expériences. Mon travail se fait à l’intuition. J’ai un début et une fin. Alors je me laisse guider au gré des mots. Je laisse de la place pour l’imprévu, c’est excitant, car on ignore parfois où nos pensées veulent aller.
J’ignore si j’ai une méthode pour écrire, si ce n’est de m’imposer la rigueur de la langue dans sa complexité. J’ai toujours été un intuitif. Quand je sens le moment de ce pouvoir créatif frapper à la porte, j’accours. Je ne connais pas le syndrome de la page blanche. Je peux dire que j’écris comme certains médiums sous la dictée d’une écriture automatique. Sans être pour autant un mystique, ces moments d’écritures se proposent comme si la main et la raison sont guidées. Le verbiage mental s’efface.
Des rituels ? Certes, le café ou le thé s’imposent pour commencer le travail. Le moment de détente pour se concentrer. S’assurer d’une tranquillité en informant ces proches. Le téléphone est éteint. Puis se caler dans un bon fauteuil rembourré et ressentir la luminosité qu’inonde la pièce. C’est tout un conditionnement pour acquérir un sentiment de bien-être.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Oui bien sûr. Depuis mon enfance, j’écris. C’est plus qu’une passion, c’est un apaisement qui me fait quitter la réalité pour entrer dans ma vérité. C’est même un sentiment de sécurité pour moi face à cette vie agitée.
Le prochain livre est déjà terminé. L’histoire se déroule en Colombie-Britannique ou un chirurgien à la suite d’un drame, décide de s’exiler vers le nord, à la frontière de l’Alaska. C’est un roman qui aborde des sujets difficiles tels que le racisme, la violence, le sexisme… sur une toile de fond ésotérique peinturée de légendes amérindiennes.
Son titre : Hornswaggle
Et j’ai déjà une idée sur le prochain livre.
David Bouyer-Wehrle, auteur de Panzer Plot, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.