Entretien avec Marie Jegaden – Marche funèbre

Entretien avec Marie Jegaden – Marche funèbre

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

Quand parait le livre, j’entends par là , le livre physique, la couverture, on se dit qu’un travail est accompli.

Qu’il reste à être partagé, que sa seconde vie commence, la première étant l’écriture.

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Je confie mes livres, à la lecture, à des lecteurs ou lectrices chevronnés.

L’une d’elle me fait part de son plaisir à découvrir les émirats que je raconte comme un personnage.

Un autre lecteur me réjouit par le commentaire suivant « J’ai aimé m’attacher à tes personnages, et je voudrai la suite. »

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

Votre Maison d’Edition est bien différente de ma précédente, à qui j’ai confié 3 recueils de poésies, édités en 2018,2019, et 2020.

Avec Maïa, la modernité s’invite. Votre approche axée sur les réseaux sociaux me déroute et m’intrigue à la fois, j’essaie encore d’en voir le bénéfice, car ce n’est pas mon langage mais je reste ravie d’apprendre et de vous faire confiance.

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

Dans ce livre, je tente de donner à voir une culture, que j’ai côtoyée pendant 12 ans, une religion qui n’est pas la mienne, en vivant aux Émirats. Je veux inciter mes lecteurs à découvrir la réalité d’un pays, au travers d’une histoire romancée, bien sûr, mais qui reflète la vie des populations qui l’habitent.

Le réalisme dans mes romans est un aspect important de ce que j’écris.

Mes lecteurs m’ont dit avoir lu avec attention, ce que je décris de l’Islam, tout autant que ce qui est raconté de la vraie vie des populations dans le désert. Tout est basé sur l’observation et les moments que j’ai réellement partagés avec eux dans le désert au cours des marches et des missions que j’ai effectuées pendant 5 années consécutives.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Je commence par l’envie de raconter une histoire vécue.

C’est le fond de mon roman.

Je structure celui-ci, en commençant par jeter sur le papier des personnages inspirés de mes rencontres.

Cela parait scolaire mais je prépare un tableau qui reprend le schéma actantiel et je le remplis.

Lorsque le travail d’écriture est entamé, je prends des fiches de couleurs que je colle sur un mur. Chaque couleur de fiche, se rapporte à un personnage, ou à l’intrigue, soit alors, au désert, qui est un personnage en soi. Et une couleur se rattache à un chapitre.

Ainsi, visuellement, je réalise après plusieurs chapitre, l’équilibre entre les chapitres qui évoquent des personnages, l’intrigue, le désert et je peux y remédier.

Cela ressemble à la lecture d’une partition, une musique.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

Je viens de terminer l’écriture d’un deuxième roman noir, qui fait suite au premier, en invitant le personnage du commandant Abdelaziz à résoudre une affaire policière, trafic d’enfants entre deux villes et pays qui me fascinent, les Émirats et l’Inde, Dubaï et Mumbai.

Le fond de l’histoire est le concours de beauté pour hommes, « MISTER DUBAI », qui est le titre de ce roman.

Je fais la part belle à décrire l’Inde et ce que j’en ai vu, la fascination pour des religions diverses, au centre de la vie des personnages.

Le concours de « Mister Dubaï », et ses participants dont la moitié sont issus du continent indien, rattache les personnages à l’intrigue principale. Je m’attache à décrire le déroulement du concours, les sentiments des candidats, qui ont le courage de se mettre en scène.

Marie Jegaden, auteure de Marche funèbre, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.