Entretien avec Sébastien Damart – Mars, mon amour

Entretien avec Sébastien Damart – Mars, mon amour

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

Deux sentiments contradictoires et complémentaires à la fois. Un sentiment d’accomplissement et d’achèvement inévitablement car l’édition du livre arrive après des mois (des années) d’efforts. Le sentiment du début de quelque chose aussi car avec la publication du livre, tout commence. C’est comme un enfant qu’il faut accompagner, emmener un peu partout dans le monde pour l’éveiller et le faire grandir. Quand c’est un premier roman, il faut donc s’improviser parent d’une certaine façon.

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Les premiers retours ont été très positifs. Les premiers lecteurs qui m’ont fait des retours appartiennent à mon cercle proche. Les retours étaient donc bienveillants et une partie d’entre eux étaient formulés sous forme étonnements : « Tu as vraiment une plume ! », « Tu as trouvé ta voie ! ». Les retours qui ont suivi, en provenance d’inconnus, étaient également extrêmement positifs et résonnaient différemment, le lecteur lambda n’étant nullement en obligation de bienveillance ou de retenue d’une certaine façon. Le lecteur ou la lectrice qui n’a pas de visage est sincère, capable de franchise et est source de grandes joies pour l’auteur.

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

Cette première expérience d’édition me convainc un peu plus encore de la nécessité de travailler, retravailler et retravailler à nouveau le manuscrit. Le travail d’écriture est exigeant. Conséquemment, il mérite un accompagnement pour valoriser l’énergie et les efforts consacrés. Je suis encore plus convaincu des risques et des dangers de l’autoédition, format très solitaire et qui valorise mal (ou de façon incertaine) le travail de l’auteur.

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

La science-fiction est pour moi un genre de prédilection. J’ai toujours été facilement impressionnable par les œuvres de SF, quelles que soient les œuvres (romanesques, audiovisuelles, etc.). Ce qui me plaît, c’est la poétique du genre ou comment la représentation de réalités et de futurs alternatifs passe sur une recherche d’esthétique singulière et inspirante. C’est ce que j’ai recherché dans mon premier roman : un entrelacs de poésie et de science-fiction.

C’est comme cela que mes premiers lecteurs ont perçu le livre, ce qui m’a comblé, naturellement. Le passage du cerveau à la plume, puis de la plume au lecteur, est relativement mystérieux. Une mécanique qui, quand elle fonctionne, donne un vrai sentiment d’accomplissement et de réussite.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Mon travail d’écriture commence par un travail de recherche de visuels : des dessins, des images que je crée, que je collecte, pour créer un univers, un espace-temps dans lequel je vais naviguer. Et puis, une folie vient s’emparer de ce territoire : un novum pour reprendre le mot de Istvan Csicsery-Ronay. Une nouveauté, ou une singularité qui place le lecteur ou la lectrice dans une réalité résolument différente de celle qu’il ou elle vit. Et si la nouveauté est suffisamment « défamiliarisante », alors le scénario me vient ensuite, assez naturellement. Mon seul rituel est la relecture de pages écrites sur une journée de façon presqu’obsessionnelle et compulsive. Je lis ces pages à voix haute, tout seul, debout, allongé, assis. Une petite souris me trouverait presqu’effrayant. J’évite d’ailleurs d’en parler à mon médecin de peur de finir en centre de santé mentale.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?

Un second roman est en cours d’écriture. Je peux dire que les cinquante premières pages ont été écrites. Pour savoir de quoi je vais parler… il faut aller lire les Portes de la Perception d’Aldous Huxley, paru en 1954. Mon roman s’y connecte.

Sébastien Damart, auteur de Mars, mon amour, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.